Le néo-libéralisme dans la tourmente

François Denord, chargé de recherches au CNRS, fera une conférence à Besançon ce mercredi sur le thème le néo-libéralisme dans la tourmente.
Les travaux de cet économiste, à la croisée de la sociologie et de l’histoire contemporaine, portent sur l’articulation entre doctrines politiques et économiques.

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Avec la crise économique et sociale que nous traversons aujourd’hui, beaucoup croient pouvoir prédire la fin du néo-libéralisme. Depuis le milieu des années 1980, cette idéologie passe pour avoir changé le monde. La seule évocation de son nom fait surgir les figures de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan, accompagnées d’un cortège de politiques publiques et de slogans : privatisation, déréglementation, extension de la « concurrence libre et non faussée » à tous les domaines.
 
Pourtant, le néo-libéralisme ne vient pas tout droit de Grande-Bretagne ou des États-Unis. Il n’est pas sorti armé de toutes pièces de la globalisation financière. Son histoire s’enracine, en France, dans le bouillonnement intellectuel et politique de l’entre-deux-guerres. Des économistes, des patrons et des hauts fonctionnaires jettent alors les bases d’un libéralisme nouveau qui se veut une troisième voie entre un «laissez faire» jugé moribond et une planification économique supposée faire le lit du socialisme.
 
Ils ont imaginé un art de gouverner plutôt qu’une utopie. L’État néo-libéral devra développer une politique active de l’économie destinée à préserver la concurrence et, simultanément, freiner la tendance «naturelle» de l’État à étendre son contrôle sur la sphère productive. Cette manière de concevoir l’économie de marché est-elle menacée aujourd’hui, ou au contraire ne sort-elle pas renforcée de la crise ?
 
Salle Battant à 20h le 3 décembre 2008 à Besançon. Cette conférence est organisée par Les Amis de la Maison du Peuple de Besançon et de la mémoire ouvrière.
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