Les accidents de noyade en baisse en France, mais pas en Bourgogne Franche-Comté

Les incidents de noyade, débouchant ou non sur un décès, ont baissé de 22% en juin et juillet par rapport aux années précédentes, rapporte mardi Santé publique France, qui explique cette diminution par la fermeture des piscines en raison du Covid-19 et la moindre fréquentation des plages et lieux de baignade. En Bourgogne Franche-Comté du 1er juin au 4 août 2020, 16 passages aux aux urgences ont été enregistrés contre 13 sur la même période l’an dernier

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L'analyse publiée entend le terme de noyade au sens large: une insuffisance respiratoire résultant d'une submersion ou de l'immersion en milieu liquide, suivie ou non de décès, d'après la définition de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Jusqu'au 22 juin, les piscines publiques, d'hôtels, les bases de loisirs et les parcs d'attraction étaient fermés et l'accès aux plages était restreint, ce qui a "réduit les baignades et donc le risque de noyades", rappelle l'agence sanitaire.

Et depuis, "la baisse de fréquentation touristique de certaines régions, notamment par les touristes étrangers, a aussi eu un impact sur les baignades".

Par ailleurs, "les conditions climatiques (températures, ensoleillement, pluviométrie) ont été globalement moins favorables au mois de juin et début juillet 2020 par rapport aux mêmes périodes en 2018 et 2019, malgré un épisode de fortes chaleurs fin juin 2020".

"Cette dernière hypothèse sera à confirmer dans la suite de la surveillance notamment dans le contexte de fortes chaleurs" que connaît une large partie de la France depuis le 6 août.

Près de la moitié (47%) des passages aux urgences pour incident de noyade enregistrés entre le 1er juin et le 4 août ont concerné des enfants de moins de 6 ans, une proportion stable par rapport aux deux années précédentes.

La baisse globale des passages aux urgences concerne toutes les régions sauf la Bourgogne-Franche-Comté, la Corse, les Hauts-de-France et les Pays-de-la-Loire, précise Santé publique France, ajoutant que "les régions du littoral restent celles enregistrant le plus grand nombre de recours aux urgences pour noyade sur la période".

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Nombre de passages aux urgences pour cause de noyade du 01/06 au 04/08 en France entie?re et par re?gion me?tropolitaine et DROM pour tous a?ges pour les anne?es 2018, 2019 et 2020

Ces chiffres proviennent du réseau Oscour, qui recense les passages dans la plupart des services d'urgence français. Ils donnent une indication de l'évolution des noyades mais ne comptabilisent pas "celles dont l'état a nécessité un transfert en réanimation à l'arrivée à l'hôpital et celles décédées sur le lieu de noyade".

Ces derniers cas, les plus graves, représentent environ la moitié des noyades accidentelles, selon la dernière enquête complète sur ce thème, réalisée en 2018.

Si à court terme la fermeture des piscines s'est traduite pas une baisse des noyades, la ministre des Sports Roxana Maracineanu s'était inquiétée fin juin que cet effet de la crise du Covid-19 pousse les Français vers des zones de baignade non surveillées et freine les programmes d'apprentissage de la nage, destinés à faire baisser le nombre de noyades.

Le 30 juin, l'ancienne athlète, première Française championne du monde de natation en 1998, avait appelé fin juin les collectivités locales à "rouvrir les piscines", rappelant que 88 personnes étaient mortes noyées en juin.

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