Les “Alsthommes” manifestent à Saint-Ouen pour “se battre pour” Belfort

Quelques centaines de salariés de l’usine Alstom de Belfort mais aussi d’autres sites du constructeur manifestaient bruyamment mardi 27 septembre 2016 en fin de matinée devant le siège du groupe à Saint-Ouen pour dire « non à la fermeture » et afficher leur détermination de « se battre » pour le maintien du site.

©

Au son des cornes de brume, des sifflets et des klaxons, les "Alsthommes", --un millier selon la CGT--, en vestes gris et rouge siglées "Alstom" ou portant des chasubles de couleur, affichaient tous un autocollant "Non à la fermeture", un message répété sur une grande banderole accrochée aux grilles.

300 manifestants belfortains

Parmi eux, environ 300 manifestants venus de Belfort à bord d'un TGV spécialement affrété, un "symbole", ainsi que 50 d'Ornans (Doubs) les ayant rejoints à Besançon, mais aussi des salariés venus d'autres sites. "Tous unis pour Alstom Belfort" proclamait une deuxième banderole. Présent à Saint-Ouen, le leader de la CGT Philippe Martinez a demandé à Alstom "d'écouter les salariés". "Pour l'instant, on n'a pas entendu la direction dire +on ne fermera pas+, Alstom et le gouvernement se renvoient la balle", a dit M. Martinez devant la presse, en ajoutant qu'il "est encore temps d'annoncer le maintien du site".

"Le premier en situation critique, c'est Belfort mais tous sont menacés"

Ingénieur au bureau d'études de Belfort depuis huit ans, Marion Faverger se félicite que ses collègues d'Ornans, Valenciennes, La Rochelle, Le Creusot et Reichshoffen soient présents, et que même des collègues d'un site italien soient en grève. "Ca montre que tous les sites d'Alstom sont solidaires. Le premier en situation critique, c'est Belfort mais tous sont menacés", dit-elle.

Son collègue Gilles Moncelet, aussi ingénieur au bureau d'études depuis huit ans, "a le sentiment qu'Alstom a la volonté d'asphyxier les sites français". "Rien n'obligeait Alstom à construire les 800 locomotives en Inde", observe-t-il, en référence à un contrat signé avec New Delhi.

"C'est il y a deux ans qu'il fallait faire le travail"

Technicien chargé des essais, Nicolas Letellier, 49 ans et 26 ans d'ancienneté à Belfort, est fataliste. Les efforts du gouvernement pour faire plier Alstom? "J'espère mais je ne crois pas tellement (...) C'est il y a deux ans qu'il fallait faire le travail", dit-il.

Les salariés d'Alstom sont appelés à faire grève mardi et à manifester au siège du groupe, alors que le gouvernement poursuit les discussions pour tenter de sauver l'usine de Belfort. Le constructeur a annoncé début septembre son intention de transférer sa production à Reichshoffen, à 200 kilomètres.

(Source : AFP)
Quitter la version mobile