Les salariés de l’industrie sont les plus mobiles en Franche-Comté

L’Insee Franche-Comté présentait ce mardi 30 avril 2013 à Besançon, une étude consacrée à la mobilité professionnelle et plus spécifiquement aux mouvements au sein des familles professionnelles de l’industrie, secteur fortement représenté en région. Il en ressort que les personnes exerçant un métier de l’industrie seraient plus mobiles que les autres salariés francs-comtois.

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Si les résultats se basent sur des données plutôt anciennes (récoltées entre octobre 2007 et octobre 2008), "elles nous permettent néanmoins de tirer des enseignements sur la mobilité professionnelle et la politique d’accompagnement à mettre en œuvre", remarque Patrick Pétour, directeur régional de l’Insee Franche-Comté.

L'étude, réalisée en partenariat avec Efigip, révèle ainsi que plus d'un salarié franc-comtois sur sept en emploi durant cette période, a changé de métier entre ces deux dates. Parmi les autres constats, on découvre également qu’un travailleur intérimaire a huit fois plus de chances de changer de famille professionnelle qu’un autre salarié. La taille de l’entreprise, l’âge et le sexe sont des autres facteurs de mobilité : les hommes auraient en effet plus tendance à être mobiles, "même si l’écart se réduit avec l’âge", précise Stéphane Adrover, chargé de l’étude à l’Insee.

La moitié des salariés mobiles de l'industrie restent dans l'industrie

En ce qui concerne l'industrie, secteur clef en région qui a perdu 28 500 emplois entre 2000 et 2010 : "sur 67 000 salariés, 9800 ont changé de famille professionnelle", indique Stéphane Adrover. 14,6% ont donc été mobiles, soit une proportion supérieure à la moyenne des salariés francs-comtois (de 12,32% : sur 365 000 salariés, toutes familles confondues et en emploi entre 2007 et 2008, 45 000 auraient en effet changé de famille professionnelle).

Il est toutefois constaté, dans le même temps, que près de la moitié des salariés exerçant dans les métiers de l'industrie sont restés dans l’industrie (électronique, travail des métaux, industries de process, bois et industries graphiques). L’autre moitié s’étant tournée vers la manutention et le transport, et pour une part plus faible vers les métiers du tertiaire (commerce, hôtellerie, services à la personne…).

Inversement, un peu plus de 2000 salariés provenant du tertiaire sur une population totale de 185 000 salariés environ, se sont dirigés vers l’industrie. "Ce chiffre, même s’il reste faible, montre que l’industrie accueille aussi des personnes issues d’autres familles professionnelles, malgré sa situation difficile", poursuit le chargé d’étude.

Les mobilités au sein des familles professionnelles de l’industrie sont également plus souvent ascendantes : un ouvrier non qualifié passera ouvrier qualifié ou autres, tandis que la reconversion dans le tertiaire par exemple sera moindre et plus difficile au vu de la faiblesse des échanges entre les deux secteurs. "Cette étude va alimenter la réflexion des politiques publiques autour de la sécurisation des parcours professionnels. Elle nous permet de nous demander s’il y a des passerelles possibles entre les secteurs", conclut Luce Charbonneau de l’Efigip.

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