Cette augmentation tarifaire est, selon le groupe public, indispensable pour “assurer la pérennité du service universel postal avec une qualité élevée”, dans un contexte où la baisse continue du volume de courrier réduit ses recettes depuis plusieurs années. En 2024, les tarifs avaient déjà été relevés en moyenne de 6,8 %.
Une mission de service public sous pression
Récemment renouvelée pour dix ans dans son rôle de prestataire du service universel postal, La Poste reste tenue d'assurer une distribution six jours sur sept. Mais elle continue de subir l’érosion du courrier, un phénomène structurel qui pèse lourdement sur ses finances. Chaque année, cela représente une perte de “500 millions d’euros de chiffre d’affaires”, rappelait régulièrement Philippe Wahl, ancien PDG et désormais président par intérim du conseil d’administration. En 2024, La Poste a généré un chiffre d’affaires global de 34,6 milliards d’euros.
Autre difficulté évoquée : les missions de service public (distribution de la presse, accessibilité bancaire, aménagement du territoire) ne sont que partiellement financées par l’État. D’après Philippe Wahl, ce manque à gagner s’élevait à 1,2 milliard d’euros pour l’année 2023.
Nouveaux tarifs en détail
Parmi les principaux ajustements prévus pour 2026 :
- Lettre recommandée (jusqu’à 20 g) : 6,11 euros contre 5,74 euros actuellement ;
- Lettre services plus : 3,47 euros au lieu de 3,15 euros ;
- E-lettre rouge (envoi urgent, distribution le lendemain) : 1,60 euro contre 1,49 euro ;
- Lettre internationale (jusqu’à 20 g) : 2,25 euros au lieu de 2,10 euros.
Par ailleurs, les utilisateurs du service MonTimbrenLigne, qui permet d’imprimer ses timbres chez soi, bénéficieront de réductions variables selon le poids de l’envoi par rapport aux tarifs publics standards.
Concernant les colis, les tarifs Colissimo à destination des particuliers augmenteront en moyenne de 3,4 %, que ce soit pour la France ou l’international.
Une hausse maîtrisée, selon La Poste
Malgré cette revalorisation générale, La Poste affirme que le budget postal des ménages ne sera pas impacté. En 2025, la dépense moyenne annuelle pour les produits postaux s’élève à 28 euros par foyer. Compte tenu de la réduction continue du nombre d’envois, “cette dépense en produits postaux devrait s’afficher en diminution de 6 % en 2026”, souligne le groupe.