Les toiles de Casanovas : un hommage pictural au patrimoine ouvrier et syndical à Besançon

Les toiles de Casanovas, réalisées en 1939 par un artiste espagnol réfugié à Besançon, sont actuellement exposées salle David à la Maison du Peuple, dans le quartier Battant. Ces œuvres avaient été commandées par l’union de syndicats CGT du Doubs.

© AC

Ces toiles représentent les différents métiers d’une époque : les maçons, les ouvriers de scierie, l’instituteur, l’imprimeur, l’électricien, les cheminots, le fromager, les syndicats.

L’artiste, Casanovas, est né à Barcelone en 1882. Il devint un artiste reconnu principalement dans le domaine de la sculpture. Il s’inscrivait dans le courant artistique catalan "noucentisme", décrit comme un "mouvement collectif et social composé de peintres, sculpteurs et d’architectes". Après la guerre civile espagnole, Casanovas quitte son pays : Il dut quitter l’Espagne entre 1939 et 1943. Pendant son exil, il séjourna à Besançon et réalisa ses 10 toiles.

Dans les années 1970, les toiles originales ont été endommagées : "les toiles d’origine ayant été abîmées lors de travaux de la salle dans les années 70, elles ont été déposées dans les réserves du musée du Temps par l’intervention de la conservatrice du musée à ce moment-là", nous précise un communiqué. Une seule d’entre elles a été restaurée, la toile représentant les horlogers, désormais exposée au musée. Par ailleurs, toutes les toiles ont été reproduites à partir de photographies.

Une délégation espagnole s’est récemment rendue à Besançon pour voir les œuvres. "L’un d’entre eux est de la famille de Casanovas, il nous a raconté une partie de son exil, et selon lui Casanovas a tout perdu. En quittant l’Espagne il était un artiste connu et reconnu, lors de son retour en Espagne il est dans le mauvais “camp”, il était anéanti et d’après son descendant est mort de chagrin", nous explique-t-on.

Le communiqué conclut : "Casanovas a laissé une trace à Besançon, et nous permet par son regard sensible et quasi ethnographique de rendre hommage aux métiers, notamment ouvriers, de la première moitié du XXème siècle. Ces œuvres sont le reflet de savoir-faire, de techniques aussi. En ce sens, ils sont bien placés à la Maison du Peuple, garante de cette mémoire, et investie d’une mission de transmission."

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