Les transporteurs réclament de vraies mesures au gouvernement

Mi-avril, le gouvernement annonçait des mesures pour soulager la trésorerie des transporteurs routiers. La profession réclame à nouveau le report de la diminution du remboursement TICPE de 2cts par litre au 1 er janvier 2022 et l’obtention d’une carte carburant pour les professionnels.

© D Poirier

Le secteur du transport routier est privé de nombreux clients et plus d'un quart des transporteurs (27%) sont complètement à l'arrêt. Les organisations professionnelles parlent de 50% des camions qui ne roulent plus…

Le gouvernement a annoncé le 17 avril avoir débloqué "390 millions d'euros de mesures de trésorerie en faveur du transport routier", durement affecté par la crise sanitaire liée au coronavirus en France.

Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des comptes publics, et Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d'État aux Transports, ont "décidé de mettre en place deux nouvelles mesures spécifiques" afin de faciliter "la poursuite de cette activité économique prioritaire", a précisé le gouvernement dans un communiqué.

La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), actuellement remboursée aux opérateurs du transport routier de marchandises chaque semestre, sera exceptionnellement remboursée tous les trimestres.

Ainsi, selon le gouvernement, cette mesure "permettra un gain de trésorerie immédiat de près de 300 millions d'euros pour l'ensemble de la filière".

Deuxième geste en faveur du secteur : "la prochaine échéance de la taxe sur les véhicules routiers (TSVR) 2020, qui doit être payée au plus tard le 1er septembre, sera reportée de trois mois". Le gouvernement estime que "ce report soulagera la trésorerie des entreprises du secteur de 90 millions d'euros".

Les trois principales organisations professionnelles du transport et de la logistique ont salué des mesures qui vont selon elles "donner un peu d'air" à leurs adhérents. "Chômage partiel, désorganisation des flux, surcoûts, la profession est grandement fragilisée. Une situation qui ne va pas se résoudre le 11 mai et promet de longs mois de difficultés pour les entreprises. A date, aucune véritable aide au secteur si ce n’est deux mesures d’urgence de trésorerie qui ne coûtent pas un centime à l’Etat".

La Fédération nationale du transport routier (FNTR), l'Organisation des transports routiers européens (OTRE) et l'Union TLF (Entreprises transport et logistique de France) n'ont toutefois pas vu satisfaite leur demande de report au 1er janvier 2022 de la diminution de remboursement de 2 centimes de TICPE par litre de carburant."Même si nécessaires, ces mesures ne suffisent pas. Il est maintenant indispensable de proposer un véritable plan de soutien du secteur pour accompagner les entreprises dans les mois à venir. Deux priorités : reporter la diminution du remboursement TICPE de 2cts par litre au 1er janvier 2022 et obtenir une carte carburant pour les professionnels".

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