Les travaux publics tirent à nouveau la sonnette d’alarme

La Fédération des travaux publics de Franche-Comté a organisé une nouvelle mobilisation ce 10 mars pour alerter sur la chute d’activité. Elle le faisait, cette fois, en collaboration avec les fédérations d’autres régions du Grand Est : Bourgogne, Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, elles aussi en situation critique.

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Malgré le plan de soutien engagé en Franche-Comté, les professionnels des travaux publics formulent toujours le même constat : "nous avons l’impression de ne pas être entendus". Pour le président de la Fédération régionale, Patrick Robert, l’inquiètude reste le maître mot pour l’avenir. "En 2014, nous avons enregistré une diminution de 31 % de notre activité. Des entreprises sont aujourd’hui obligées de pratiquer le chômage partiel."

D’ici 2017, la profession pourra voir la suppression de 600 emplois en Franche-Comté et entre 1000 à 1500 emplois si on compte la Bourgogne. Sur l’ensemble de la France, les travaux publics perdraient 60 000 emplois selon les prévisions. Le quart Nord Est serait particulièrement touché.

Un plan de soutien utile, mais…

La Franche-Comté a pu limiter la casse avec son plan de soutien de 35 millions d’euros qui devait permettre d’enclencher un volume de travaux supérieur à 210 millions d’euros, mais le bilan reste mitigé. "L’intention y était, mais on en est encore loin et cela ne représente que 10% de l’activité de TP sur la région." Ce plan a par ailleurs été différemment relayé dans les départements. "Il y a encore aujourd’hui une grosse demande de nos adhérents jurassiens", note Patrick Robert.

C’est pourquoi la profession souhaitait à nouveau insister sur l’impérative nécessité de démarrer rapidement les chantiers en vue de maintenir l’activité et l’emploi. "Aujourd’hui, on s’aperçoit que c’est l’Etat qui doit bouger." L’absence de données concrètes autour du contrat de plan Etat-Région, les prochaines élections, la future fusion des régions sont autant de freins potentiels au retour d’activité dans les travaux publics.

À quand les travaux autour de l’échangeur de Sévenans ?

La Fédération régionale s’est réunie symboliquement ce mardi à l’échangeur de Sévenans, dans le Territoire de Belfort, en attente de la mise en œuvre du plan de relance autoroutier "soumis au bon vouloir du gouvernement." Ces travaux représenteraient à eux-seuls 120 millions d’euros d’investissement, 2 ans d’activité et concernent 600 emplois.

Bien décidés à ne pas garder les bras croisés, les représentants des différentes régions du Grand Est ont décidé de formuler des propositions concrètes. Ils vont demander aux préfets d’organiser des assises de l’investissement public local.

Ils veulent par ailleurs que le plan de relance financé par les concessionnaires d’autoroutes, autorisé par la Commission Européenne depuis octobre 2014, soient activés. Un courrier va aussi être envoyé à 1800 élus locaux. Et Patrick Robert l’assure, des solutions peuvent être trouvées : "autour du co-financement d’opérations, de la TVA…"

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