Livres dans la Boucle : pour Raphaël Enthoven, “rien dans mes propos ne justifie la censure”

+ les réactions à Besançon • À la suite de l’annulation de la venue du philosophe Raphaël Enthoven au festival Livres dans la Boucle annoncée jeudi 4 septembre 2025 par Grand Besançon Métropole, de multiples réactions ont émané de différents politiques et associations à Besançon. L’auteur évincé a lui-même réagi sur son compte X.  

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Pour rappel, c’est parce que ces "récentes déclarations polémiques de M. Enthoven sont de nature à remettre en cause la sérénité du déroulement du festival littéraire +Livres dans la boucle+" que la venue du philosophe a été annulée par l’organisation, a déclaré jeudi une porte-parole à l’AFP. L’auteur avait affirmé sur ses réseaux qu’"il n’y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse".

Invité par la Confédération des PME du Doubs, le philosophe était présent hier soir à la Saline Royale d’Arc-et-Senans et a réagi ce vendredi à la suite de cette décision. La maire de Besançon ayant annulé sa venue en raison de la présence de l’auteur mentionne-t-il sur son compte X. 

Dans un long post, il interroge Anne Vignot sur son "sentiment d’avoir contribué au rayonnement de Besançon en marquant votre ville du sceau de la censure ?" Et accuse l’édile d’avoir fait "pression sur les organisateurs d’un salon du livre". L’auteur revient par ailleurs sur les propos qu’il a tenus ayant occasionné sa déprogrammation : "il n’existe sur place, pour l’heure, aucun journaliste qui soit libre d’opérer sans être dans la main de l’organisation terroriste. Ceux qui tentent d’exercer ce métier en toute indépendance, notamment en critiquant le Hamas, sont immédiatement harcelés, arrêtés, tabassés, parfois même tués" réaffirme l’auteur. Pour Raphaël Enthoven, "rien dans mes propos ne justifie la censure dont vous paraissez si fière" conclut-il. 

Des réactions divisées à Besançon

À Besançon, la décision a été saluée par le collectif Palestine de Besançon, qui estime pour sa part, que Raphaël Enthoven "par ses scandaleuses et prises de position publiques" se fait "complice de crimes de guerre" et qu’il n’a de fait "pas sa place aux Livres dans la Boucle".

Les réactions des politiques

Le chef de file du Parti communiste français à Besançon, Hasni Alem, lui dit se réjouir de l’annulation de Raphaël Enthoven citant "une victoire collective". Sur son compte Facebook, l’élu bisontin insiste sur le fait que "ces propos honteux niant l’existence de journalistes à Gaza et criminalisant leur travail n’avaient pas leur place dans un tel événement". 

Au contraire, le candidat RN à la mairie de Besançon en 2026, Jacques Ricciardetti accuse pour sa part une décision émanant de l’ "extrême gauche sectaire aux affaires" qui "impose sa vision", soit pour lui, une "censure idéologique pour faire oublier le génocide du 7 octobre".

Sur France 3, le chef de fil de l’opposition bisontine, Ludovic Fagaut, a pour sa part évoqué une "liberté d’expression bafouée", émanant d’une "censure orchestrée, manipulée par cette frange de l’extrême gauche qui appartient aujourd’hui à la majorité municipale". 

Même son de cloche du côté du chef de file Horizons pour la prochaine municipale bisontine. Sur son compte Facebook, Eric Delabrousse qualifie cette décision de "censure" au motif que "les membres du groupe communiste de la ville ont jugé "inadmissibles" (sic) certains de ses propos récents sur les journalistes dans la bande de Gaza". 

Du côté de Laurent Croizier, on dénonce "une atteinte au pluralisme d’opinion et à la liberté d’expression". Sur son compte Facebook, le chef de file du Modem dans le cadre de la prochaine élection municipale de Besançon s’interroge : "faut-il comprendre que, dans notre ville, reconnue pour sa tradition d’ouverture, d’humanisme et d’attachement à la liberté d’expression, exprimer une opinion divergente de celle de la municipalité écologiste ou du parti communiste serait désormais prohibé ?". Évoquant "un inquiétant recul pour le débat démocratique à Besançon", Laurent Croizier se désole "pour l’image et les valeurs traditionnellement portées par la ville de Besançon". 

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