Lundi de Pentecôte : une “journée de solidarité” boudée

Ce lundi 9 juin est, depuis dix ans, une « journée de solidarité » envers les personnes âgées et dépendantes. Aujourd’hui, en France, quatre salariés sur cinq ne travaillent pas. Cette journée de travail non rémunérée doit rapporter 2,46 milliards d’euros en 2014.

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Créée par la loi du 30 juin 2004, en réaction à la canicule meurtrière de 2003, la journée de solidarité, destinée à améliorer la prise en charge des personnes âgées, avait initialement été fixée au lundi de Pentecôte. Mais depuis 2008, les employeurs peuvent organiser cette journée comme ils le souhaitent. Certains optent pour la suppression d'un jour de congé ou de RTT, et certaines entreprises en font cadeau à leurs salariés.

Selon le groupe Randstad "seuls 20 à 30 %" des salariés travailleraient ce lundi. La majorité des groupes industriels seront à l'arrêt, et dans le BTP l'activité sera faible, selon cette étude.

Les entreprises de logistique tirent aussi généralement le rideau, en raison d'une interdiction administrative visant le transport routier ce jour-là. Les commerces devraient être ouverts, mais les transports en commun fonctionneront au ralenti, comme chaque jour férié.

Selon la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), la journée de solidarité aura rapporté en dix ans près de 23,5 milliards d'euros, dont 2,41 milliards en 2013 (+ 0,8 %) et 2,46 milliards prévus cette année.

Cet argent va-t-il vraiment aux services des personnes âgées et handicapées ?

L'an dernier, l'AD-PA, qui regroupe les directeurs de services à domicile et d'établissements pour personnes âgées, assurait que "près de 3milliards d'euros ont été détournés de leur objectif" depuis l'origine.

Faux, répond le gouvernement : les recettes vont "bien en direction des personnes âgées et des handicapés". En revanche, certains crédits ne sont pas consommés chaque année en raison "d'un décalage entre les décisions et leur exécution". Ils sont alors mis en réserve.

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