Lutter contre la déforestation importée

La France veut faire de la déforestation importée une priorité lors de sa présidence de l’UE et a mis au point des outils qui permettent aux entreprises de ne pas acheter de matières premières contribuant à ce phénomène, a indiqué la secrétaire d’Etat Bérangère Abba. Un guide de bonnes pratiques des achats public a été édité en ce sens à destination des collectivités locales.

© Alexane Alfaro

"Nous avons inscrit dans la loi climat et résilience l'obligation de zéro déforestation importée dans l'achat public de l'Etat", a rappelé la secrétaire d'Etat dans un entretien à l'AFP mercredi.

"Nous en faisons la promotion à tous les niveaux des collectivités", avec un guide de bonnes pratiques des achats publics dans les domaines de la restauration, des transports, du bâtiment et de l'immobilier qui sera remis à jour prochainement.

La démarche concerne aussi les entreprises, sur la base du volontariat.

La France est un "des premiers pays à avoir mis en oeuvre des outils pour définir les produits et les zones à risque", a ajouté Bérangère Abba. "Cela nécessitait des outils satellitaires, nous les avons et nous pouvons à présent les croiser avec les données douanières" anonymisées pour respecter le secret commercial.

Un outil a notamment été mis au point concernant la filière soja, en coopération avec l'ONG Canopée et le think tank IDDRI. Il sera disponible à partir du 29 novembre.

En novembre, la Commission européenne a présenté une nouvelle réglementation pour interdire dans l'Union européenne l'importation de soja, boeuf, l'huile de palme, bois, cacao, café, ainsi qu'à certains produits dérivés (cuir, ameublement...), quand ils contribuent à la déforestation.

"Ce règlement est très ambitieux, nous le porterons comme une priorité de la présidence française de l'UE" qui commencera en janvier, a commenté Bérangère Abba.

Il ne concernerait pas en revanche le maïs ou le caoutchouc et ne porte que sur les forêts, pas sur les savanes ou les zones humides, également détruites au profit de l'agriculture intensive. "Il y a des axes à renforcer sur le champ d'application" au delà des forêts et des matières premières retenues pour l'instant, a-t-elle reconnu.

(AFP)

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