Macron : l’État, actionnaire à 20%, ne peut “empêcher” la fermeture d’Alstom Belfort

L’État, bien qu’actionnaire à hauteur de 20% d’Alstom, ne peut « empêcher » la fermeture du site de Belfort, décidée de façon « brutale » et « inattendue » par l’entreprise, a déclaré ce samedi 10 septembre 2016 l’ex-ministre de l’Économie Emmanuel Macron.

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"L'Etat a des droits de votes au capital, est présent dans la gouvernance (...) mais quelque actionnaire que ce soit, à hauteur de 20%, ne peut pas intervenir dans une décision de gestion", a déclaré lors d'un entretien téléphonique M. Macron. "C'est à mes successeurs de s'exprimer sur ce point, mais ce n'est pas parce qu'ils ont 20% des droits de vote qu'ils peuvent empêcher (cette fermeture), sinon c'est de la gestion de fait".

 "L'appareil de production est surcalibré, la solution c'est d'innover, c'est d'accéder à de nouveaux marchés"

"Je me suis rendu en mai 2015 sur le site de Belfort pour finaliser les engagements sur la partie énergie", a rappelé l'ancien ministre. "A aucun moment, il n'a été envisagé, discuté une fermeture du site, ça n'était pas du tout le débat". "La décision d'Alstom est une décision brutale, inattendue" et "inacceptable", a-t-il estimé. "Je partage l'émotion des élus sur place (...) et des salariés et organisations syndicales", a-t-il réagi. "Alstom a pris une décision extrêmement brutale qui ne correspond par au dialogue de confiance qu'elle a eu avec les élus locaux"

 "L'appareil de production est surcalibré, la solution c'est d'innover, c'est d'accéder à de nouveaux marchés", a préconisé Emmanuel Macron. "Notre action a toujours été de gérer dans le temps cette surcapacité, mais à aucun moment n'a été envisagée la fermeture d'un site et à chaque instant nous avons évité les licenciements secs".

Le maire Les Républicains de Belfort, Damien Meslot, a écrit vendredi au président François Hollande pour lui demander d'intervenir auprès d'Alstom Transport afin d'"amener ses dirigeants à revenir sur leur décision" d'arrêter la production de trains dans l'usine de la ville d'ici à 2018. Dans sa lettre, le maire rappelle que le gouvernement s'était "engagé à maintenir le site de Belfort", lors de la visite d'Emmanuel Macron sur place, en mai 2015, demandant à François Hollande "de faire respecter la parole donnée par (son) gouvernement".

(Avec AFP)

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