Manif’ des agriculteurs : sandwiches gratuits au son des cloches à Besançon

Une soixantaine d’agriculteurs du Doubs se sont retrouvés ce mercredi 5 novembre 2014 vers 10h30 devant le centre commercial Chateaufarine et ont fait retentir les cloches en vidant les rayons dans les allées de l’hypermarché Géant de Besançon.  Objectif : repérer les produits qui ne viennent pas de France et comparer les prix. Au programme également : distribution gratuite de sandwiches pour inciter les clients à consommer local.

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Incompréhension. Les agriculteurs se sentent accablés par les contrôles et les réglementations. Dans le Doubs, pas de tracteurs bloquant les routes, pas de fumier déversé, mais une action se sensibilisation. "Nous ne voulons pas pénaliser les gens qui travaillent et stigmatiser encore plus notre profession" explique un des agriculteurs présents à l'appel de la FDSEA et des jeunes agriculteurs du Doubs. 

Baisse des prix et directive nitrates

Cloches à la main, ils ont arpenté le rayon boucherie, pour repérer les produits qui ne viennent pas de France et repérer les prix de vente de leurs produits.  Arnaud Gaillot, secrétaire général des jeunes agriculteurs du Doubs explique que les revendications sont nombreuses, mais il en retient deux. La première concerne la baisse des prix payés aux producteurs.  "Nous subissons une baisse des prix qui s'est accélérée depuis quatre mois. En un an, pour une vache moyenne, le prix au kilo (poids carcasse) est passé de 2,80 – 3€ à 2 € voire moins. En revanche dans les rayons, le prix souvent, ne change pas ! Où passe l'argent ?"

La deuxième revendication forte concerne l'élargissement de la directive nitrates (dérivés des engrais azotés) qui a fait basculer près de 4.000 communes et 63.000 exploitations dans l'illégalité et leur impose des investissements parfois coûteux pour limiter la pollution des eaux. Dans le Doubs, cela concerne seulement dix communes. "Certains agriculteurs ont déjà réalisé des investissements, mais qui ne correspondent déjà plus aux nouvelles normes imposées. Déjà que les prix des produits baissent, ils ne peuvent plus s'en sortir !"

Pour apaiser les tensions sur ce point, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal a pris le soin de publier un communiqué mardi promettant d'appliquer la directive nitrate au plus près, pour éviter des zonages administratifs non justifiés.

Consommer local : "L'État et les collectivités doivent montrer l'exemple " 

Après avoir vidé les barquettes de viande des rayons dans une dizaine de caddies,  les agriculteurs ont décidé d'offrir durant la pause déjeuner des sandwiches "Pain – jambon -  Comté" exclusivement made in Doubs afin d'encourager à manger français et local. "Il est regrettable de voir par exemple au CHU  de Besançon que l'on consomme des produits étrangers alors que l'abattoir n'est qu'à un kilomètre !" regrette  Jean-Yves Maire secrétaire général adjoint de la FDSEA du Doubs. Les agriculteurs souhaitent que l'État et les collectivités montrent l'exemple en confectionnant en restauration collective au moins deux plats sur trois à partir de produits français.

Enfin les agriculteurs ont exprimé leur ras-le-bol administratif et souhaitent d'urgence une simplification. "On a plus l'impression d'être des paysans, mais des bureaucrates…"


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