Mission locale : des salariés toujours plus inquiets…

La majorité des 41 salariés était en grève mardi à Besançon. Ils ont manifesté devant la City puis devant la Directe contre huit suppressions de poste et pour exprimer leur inquiétude grandissante quant à l’avenir de la structure associative placée en redressement judiciaire le 11 juillet 2012. 

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De Quingey à Baume-les-Dames, en passant par Ornans et bien évidemment le Grand Besançon, la mission locale a pour rôle d'accompagner les jeunes de 16 à 25 ans dans la recherche d'emploi. Le plan de redressement validé par le TGI de Besançon prévoit huit suppressions de postes. "Cinq salariés vont recevoir leurs lettres de licenciement avant lundi prochain" indique  Olivier Grimaitre, délégué du personnel. 

La mission locale en charge de l'insertion et de l'orientation des jeunes affiche un budget de 2 millions d'euros, mais, pour son 30e anniversaire, se trouve en cessation de paiement alors même que la structure est financée par ordre d'importance par l'État, la Région, l'agglomération du Grand Besançon, le Fonds social européen et le conseil général du Doubs. Le déficit s'élève à plus de 281 000 euros. 

 Un audit externe a été mené. Il est toujours en cours de finalisation. Pour cette grève, les salariés veulent s'assurer que l’audit sera bien communiqué "intégralement" aux salariés. Par cette nouvelle journée d'action, les manifestants ont rappelé leur forte inquiétude quant à l'avenir de la  structure "au regard de la gouvernance politique de l’association et aussi de la gestion et de l'attitude de notre directrice et de son absence d'écoute, de concertation, d'anticipation et d'organisation".

"La Mission Locale ne peut pas et ne veut surtout pas disparaître"

Les salariés demandent le soutien des collectivités. Pour eux, "si un sursaut institutionnel ne se produit pas, la prochaine audience du Tribunal de Grande Instance prévue le 18 décembre 2012 pourrait bien déboucher sur une liquidation judiciaire et sceller la mort de la Mission locale". Et la fin du suivi de plus de 4 000 jeunes. 

Des politiques circonspects

Le Parti de Gauche/Front de Gauche s’étonne d’une telle situation alors même que la Mission locale est membre du service public de l’emploi. On comprend d'autant plus l'étonnement que la présidente de la mission locale, Annie Ménétrier appartient à ce courant politique. 

Les élus UMP du conseil municipal de Besançon n'hésitent pas à parler de "descente aux enfers de la mission locale". Dans un communiqué de soutien aux salariés, ils déplorent que le Maire-Président de la CAGB, la Présidente "n’aient pas pris leurs responsabilités au moment opportun (...) Il est évident que le Maire est plus rapide pour sanctionner un élu PS qui parle trop que pour défendre des salariés licenciés par une élue rouge". 

L'opposition bisontine en profitent pour réitérer leur demande de création d'un guichet unique, une "Maison des Jeunes" qui regrouperaient l'ensemble des services dédiés à la jeunesse. Encore un autre feuilleton à suivre sur Besançon. 

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