Pancartes anti-migrants à Besançon : une jeune femme en garde à vue

Une militante d'un collectif "féministe-identitaire" soupçonnée d'avoir brandi des pancartes anti-migrants dimanche pendant le carnaval de Besançon a été placée en garde à vue mardi, selon le procureur.

© Alexane Alfaro

Cette jeune femme de 18 ans s'est présentée au commissariat de Besançon où elle était convoquée, a précisé à l'AFP le procureur de la République Etienne Manteaux. "Elle a été placée en garde à vue et son audition est en cours", a-t-il ajouté. Dimanche, deux jeunes femmes du collectif Némésis ont emprunté le tracé du carnaval de Besançon, qui a réuni plus de 20.000 personnes, en brandissant des pancartes associant migrants et violeurs : "Violeurs étrangers dehors" et "Libérez-nous de l'immigration".

Une banderole montrant le dessin d'un visage de fillette blonde aux yeux bleus, partiellement recouvert de deux mains noires, a également été suspendue à la façade d'un immeuble.

Le collectif d'extrême-droite Némésis, qui se définit comme "féministe identitaire", a estimé que ce placement en garde à vue était une "persécution" de ses militantes qui demandent "l'application de la loi française, à savoir l'expulsion des violeurs étrangers", dans un communiqué publié sur sa page Facebook. "Leur action de dimanche à Besançon pendant le carnaval visait à dénoncer les failles de la justice de notre pays qui manque à son devoir en n'appliquant pas les obligations de quitter le territoire français (OQTF)", ajoute le communiqué.

Une enquête ouverte et des faits passibles d'un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende

La maire EELV de Besançon, Anne Vignot, a déposé plainte lundi et le procureur a ouvert une enquête pour "provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race".

 Ces faits sont passibles d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, a rappelé le magistrat.

"On ne peut accepter que les étrangers servent de boucs émissaires à toutes les crises que nous traversons", avait déclaré Mme Vignot lors d'une conférence de presse, faisant le parallèle avec la montée du fascisme dans les années 1930.

De son côté, le groupe d’opposition Besançon Maintenant indique qu’il condamne fermement les propose et les actes survenus lors de cette manifestation. "De tels comportements vont à l’encontre de nos valeurs fondamentales de respect et d’inclusion". Il déplore également le fait que "certains élus ou collaborateurs de la majorité municipale tentent de faire croire que nous ne condamnons pas de tels actes" : "Il est encore plus dommageable de laisser croire que nous pourrions approuver ce genre d’idéologie", précise les élus Besançon Maintenant.

Le collectif A Gauche Citoyens ! a tenu à apporter son soutien à Anne Vignot, suite aux "nombreuses insultes ou menaces dont elle est aujourd’hui victime " et qui "rappellent les pratiques fascistes des années 30".

(mC avec AFP)

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