Pancartes anti-migrants : les réactions s’enchaînent à Besançon…

Mise à jour le 10 avril • Suite aux pancartes anti-migrants brandis par deux jeunes femmes lors du carnaval de Besançon le 7 avril 2024, les réactions d’élus s’enchaînent afin de condamner ces actes.

© Yona_nms /X

Pour rappel, le parquet à ouvert une enquête.  Ces faits sont passibles d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Les réactions des élus :

Intervention d’Anne Vignot, maire de la Ville de Besançon

Laurent Croizier, député du Doubs

"Je condamne l’action militante menée par un collectif d’extrême droite lors du défilé du carnaval de?Besançon, ce dimanche 7 avril. Cet acte raciste sous couvert de pseudo-féminisme, à l’occasion de cet événement populaire et familial, n’est que la mise en scène grotesque d’une idéologie haineuse.

Le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes mérite mieux que ces faux-prophètes. Le féminisme auquel je crois, celui qui se bat pour l'égalité et la justice, s’oppose à l’intolérance et à l’obscurantisme des extrêmes, dont le but n’est que de semer la division".

Ludovic Fagaut, pour le Groupe Besançon Maintenant

"La presse relatait ce matin les faits inacceptables qui se sont produits lors du carnaval organisé à Besançon le dimanche 7 avril. Les élus du groupe Besançon Maintenant condamnent fermement les propos et les actes survenus lors de cette manifestation. De tels comportements vont à l'encontre de nos valeurs fondamentales de respect et d'inclusion.

Il est dommage que certains élus ou collaborateurs de la majorité municipale tentent de faire croire que nous ne condamnons pas de tels actes. Il est encore plus dommageable de laisser croire que nous pourrions approuver ce genre d’idéologie. Nous avons appris les faits dans la presse sans autre information de la part de la majorité. Nous encourageons vivement la ville à déposer plainte. Nous condamnons toute forme de menaces ou d’insultes envers les élus, quel que soit leur statut".

Les groupes de la Ville de Besançon : EELV-Société Civile, Socialiste, Communiste et républicain, Ensemble bisontins ! Génération-s, A gauche citoyen !

"Ce dimanche 7 avril, deux jeunes femmes ont brandi deux pancartes associant migrants et violeurs lors du carnaval de la ville, une banderole a également été affichée Grande rue. Des messages haineux incitant la haine raciale que nous dénonçons avec la plus grande fermeté. Anne Vignot, au nom de la Ville de Besançon a porté plainte ce lundi 8 avril. L’ensemble de la majorité municipale et « Ensemble Bisontins ! » soutiennent cette démarche et saluent l’initiative du Parquet d’ouvrir une enquête pour provocation à la haine raciale à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine.

Depuis l’annonce du dépôt de plainte, Madame la Maire de Besançon, Anne Vignot, subit une série de commentaires et réactions haineuses et particulièrement violentes à son égard sur les réseaux sociaux en messages publics et privés. Nous lui affirmons tout notre soutien. Ces
messages feront systématiquement l’objet de signalements et nous souhaitons que leurs auteurs soient condamnés.

Dans un contexte de multiplication des actes violents à l’égard des élus et de banalisation des idées xénophobes, nous appelons tous les élus et citoyens attachés aux valeurs humanistes et républicaines à dénoncer d’une même voix ces messages délétères et à combattre la propagation
des idées d’extrême droite. Aucune banalisation ne peut être tolérée. Le poison de la haine de l’autre, de la stigmatisation et du racisme ne s’installeront pas dans notre ville dont l’histoire est profondément humaniste. Fidèles à ces valeurs, nous continuerons à bâtir une ville inclusive et accueillante".

Les président-e-s des groupes politiques de la Ville de Besançon signataires de ce communiqué : Anthony Poulin pour le groupe EELV-Société Civile, Nicolas Bodin pour le groupe Socialiste, Hasni Alem pour le groupe Communiste et républicain, Laurent Croizier pour Ensemble bisontins !, Kévin Bertagnoli Génération-s et Pascale Billerey A gauche citoyen !

Le Parti radical du Doubs

Le Parti Radical de Gauche du Doubs apporte son soutien à Madame la maire de Besançon. "Une vague de haine aux relents misogynes s’est déversée sur elle suite à son dépôt de plainte à l’encontre des militantes identitaires ayant brandi des pancartes aux contenus haineux et racistes lors du défilé du carnaval, ce dimanche 7 avril. Ces messages ciblent  délibérément une catégorie de personnes et créent un odieux amalgame ! Ces personnes violent à la foi la loi et les valeurs de la République. Elles visent à diviser notre société, à stigmatiser les étrangers et les personnes issues de l’immigration et à favoriser les débordements de violences. 
Il n’est pas acceptable que dans notre ville, notre pays de tels actes restent impunis. Nous les condamnons avec la plus grande fermeté". Le PRG appelle "tous les républicains sincères à dénoncer les appels à la haine des identitaires et à soutenir Madame la maire de Besançon."

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme Besançon Franche-Comté

La LICRA Besançon Franche-Comté soutient la décision de la maire de Besançon "qui a décidé de porter plainte contre le déploiement devant un public nombreux, d'une propagande haineuse organisée par un collectif identitaire d'extrême droite durant le carnaval de Besançon, dimanche 7 avril.
Les messages diffusés, associant de façon globale immigrés ou étrangers avec le viol, sont des ferments bien identifiés du racisme. Ils conduisent en droite ligne à tous les débordements de haine, de violence et de discrimination. Ils favorisent de part et d'autre le repli identitaire, le communautarisme, la radicalisation des pensées et des actes au détriment des valeurs républicaines qui fondent notre société et le vivre ensemble. Ils doivent être dénoncés et combattus sans relâche."

Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)

"Suite aux pancartes anti-migrants brandies par deux militantes du groupe d’extrême-droite Némésis lors du carnaval de Besançon. Le comité local du MRAP de Besançon condamne avec la plus grande fermeté les actes odieux commis par ces deux jeunes militantes d’extrême-droite en plein festival du carnaval dans les rues du centre ville le dimanche 7 avril. Actes offensants vis-à-vis de la population attaquée, susceptibles de provoquer un sentiment de crainte, d’hostilité et de rejet à l’égard de cette population.

Actes pouvant caractériser en conséquence le délit de provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence raciste. La maire de Besançon, madame Anne Vignot au nom de la municipalité a porté plainte. Le comité local du MRAP de Besançon soutient cette démarche et se donne la possibilité de s’associer aux poursuites qui pourront éventuellement être diligentées.

Il tient également à dénoncer fermement les messages d’intimidations adressés à madame Anne Vignot à la suite de son dépôt de plainte et lui apporte tout son soutien".

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