Peugeot Japy sauvé, mais 100 emplois supprimés

Le sous-traitant automobile Peugeot Japy à Valentigney, qui était en redressement judiciaire, sera repris par l’industriel français F2J mais avec la suppression de 100 emplois à la clé, a-t-on appris mercredi 30 septembre 2020 de source syndicale.

©Alexane Alfaro ©

Le tribunal de commerce de Paris, siège du précédent propriétaire, le groupe Farinia, a choisi mercredi l'offre de reprise présentée par F2J, avec effet dès mercredi minuit, a indiqué Dany Beugin, élu syndical FO de Peugeot Japy.

Le dossier de ce groupe de mécanique et sous-traitance automobile prévoit la préservation de 144 emplois sur les 243 actuels, a-t-il précisé. "C'était l'offre la mieux-disante au niveau social", a commenté M. Beugin, rappelant qu'elle avait reçu l'avis favorable de l'intersyndicale FO-CFDT.

La CFE-CGC avait en revanche soutenu l'autre offre menée par un ancien dirigeant de Peugeot Japy. Celle-ci prévoyait de ne reprendre que 115 salariés mais elle apparaissait "plus solide au niveau industriel", a souligné Stéphane Mine, représentant ce syndicat. Fabricant d'éléments de boîtes de vitesse, Peugeot Japy Technologies pourra compter sur un engagement de commandes de PSA, son désormais unique client, à hauteur de 21 millions d'euros par an pendant cinq ans à partir de début 2021, a précisé M. Beugin.

Bien qu'elle porte toujours le nom de la famille Peugeot qui l'a fondée en 1830 dans les pièces pour les machines de filature textile, l'entreprise n'a plus de lien capitalistique avec celle-ci depuis le début des années 2000, ni avec PSA.

Sa survie à court terme dépendait en revanche du constructeur français, car celui-ci reste son seul débouché suite à la perte de marchés avec General Motors et avec l'équipementier Bosch, ce dernier avec effet ce 30 septembre, a rappelé M. Beugin. Or l'actuel contrat avec PSA arrive à échéance en avril prochain.

Peugeot Japy Technologies avait été placé en redressement judiciaire en juin, conséquence d'une division par trois de son chiffre d'affaires en deux ans, qui avait fait passer ses effectifs de 500 à moins de 250, par
suppression d'une trentaine de contrats à durée indéterminée et renvoi de tous les intérimaires.

Son propriétaire depuis 2018, le groupe de forge et fonderie Farinia, avait invoqué les conséquences de la crise du Covid-19. Selon les syndicats en revanche, la dégradation de la situation était imputable aux "erreurs de gestion" de Farinia.

Peugeot Japy Technologies est en mesure de travailler pour d'autres secteurs que l'automobile, du fait de sa spécialité dans l'usinage, a souligné M. Beugin.

(AFP)

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