Pierre Moscovici appelle François Fillon “à un minimum de pudeur”

Le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici a appelé ce jeudi 15 février François Fillon, qu’il qualifie de « Premier ministre d’un quinquennat d’échec« , à avoir « un minimum de pudeur« , après que celui-ci ait dénoncé « la légèreté » avec laquelle le gouvernement a renoncé à l’objectif de déficit public à 3% du PIB.

"Nous accomplissons une tâche d'intérêt général pour redresser un pays qui a été dégradé par la majorité précédente pendant dix ans et notamment au cours des cinq années où Nicolas Sarkozy était président de la République", a-t-il expliqué.

A propos des termes "légèreté", "laxisme" et "absence de réformes de fond", le ministre a jugé qu'il s'agissait de "qualificatifs qui s'appliquent avant tout à la gestion qui fut la sienne".

"La première action internationale de Nicolas Sarkozy en 2007 a été d'annoncer à tous ses partenaires européens qu'il ne voulait pas respecter ses engagements de déficit et les règles communes", a-t-il raconté à titre d'exemple, affirmant que "les collègues de l'Eurogroupe se souviennent encore avec stupeur de son arrivée dans ce cénacle pour renverser la table".

Selon lui, si François Fillon "s'est livré à cette charge, pour le coup légère et sur le fond pleine d'indécence, c'est parce qu'il ne voulait pas laisser le champ libre à son compétiteur, Jean-François Copé qui menace de déposer une motion de censure contre la politique économique du gouvernement".

"Ceux qui redressent le pays, c'est-à-dire nous, n'ont pas de leçons à recevoir de ceux qui l'ont dégradé, c'est-à-dire eux", a encore déclaré M. Moscovici.

Alors que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a reconnu mercredi que l'objectif du gouvernement de ramener le déficit de la France à 3% du PIB ne serait pas atteint, M. Fillon s'est inquiété de "la légèreté avec laquelle le gouvernement a renoncé à l'objectif de déficit public à 3% du PIB pour 2013. Les conséquences sont pourtant lourdes".

"Aux yeux des Européens, la France démontre son laxisme budgétaire", a encore estimé l'ancien Premier ministre.

(source : AFP)

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