Plan social à GE Belfort: la direction réfute tout “danger grave et imminent”

La direction de GE Belfort a écarté mardi 23 juillet 2019 lors d’un comité social et économique (CSE) tout lien entre les décès récents de salariés du site et le plan qui prévoit près d’un millier de suppressions de poste, a-t-on appris auprès de la direction et de sources syndicales.

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"Après un examen très attentif des éléments avancés par les membres du CSE, la direction de (General Electric) considère que les faits présentés ne relèvent pas d'une situation de danger grave et imminent (DGI) telle qu'énoncée dans le Code du Travail", a indiqué la direction dans un communiqué diffusé à l'issue du CSE, rejetant la demande d'enquête formulée vendredi par des salariés.

Trois membres de la Commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) avaient adressé un courrier à la direction du site pour annoncer "le dépôt d'une procédure" de signalement de DGI et demander une enquête "dans les plus brefs délais qui concernera l'ensemble des postes et salariés de l'entreprise", selon le courrier.

Cette procédure avait été lancée après le décès en trois semaines de "trois salariés (deux crises cardiaques et un accident vasculaire cérébral)", selon ce même courrier, qui pointait des "situations de conflit/pressions sur des salariés" ainsi que "le caractère anxiogène des annonces relatives à l'emploi", alors que GE a annoncé en mai vouloir supprimer près de 1.050 emplois en France, dont 792 à Belfort.

En novembre 2018, avant l'annonce du plan, une expertise avait conclu que 63% des salariés du site étaient exposés à des risques psycho-sociaux forts ou très forts.

Mardi, la direction s'est dite "consciente du besoin d'accompagner les salariés le mieux possible dans la phase difficile que traverse l'entreprise" et "a invité les partenaires sociaux à travailler avec elle afin d'optimiser l'ensemble des dispositifs de prévention des (risques psycho-sociaux) existants", qui ont été "renforcés depuis deux mois", insiste le communiqué.

La direction "réfute tout lien professionnel, (mais) sans faire d'enquête", constate de son côté Philippe Petitcolin, du syndicat CFE-CGC. La direction "conteste le bien fondé du DGI et réfute tout lien entre sphère professionnelle et les trois décès", a déploré Francis Fontana, délégué Sud. Mais, selon lui, dans la mesure où il y a un "désaccord, la direction doit (maintenant) saisir l'inspection du travail", comme le prévoit le Code du travail.

(AFP)

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