Pour Christine Bouquin, “les Mots Doubs ne peuvent plus s’inscrire dans les priorités du département”

Il y a une semaine, MaCommune.info vous annonçait l’annulation du festival littéraire des Mots Doubs. Cette décision a provoqué une véritable polémique ayant fait réagir de nombreux élus de la Ville de Besançon et du Département. Ce vendredi 4 mars 2016, Christine Bouquin, présidente du Département du Doubs, a tenu à rappeler, dans un communiqué, le contexte ayant conduit à l’annulation de l’édition 2016. 

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La présidente du Département du Doubs a souhaité revenir sur les raisons de la suppression des Mots Doubs suite aux réactions engendrées par cette annonce. "Depuis plusieurs jours, de nombreux élus et observateurs sont prompts à condamner la majorité départementale pour avoir fait ce choix" a-t-elle déclaré. 

Augmentation du RSA

Comme premier argument à cette annulation, Christine Bouquin pointe du doigt "une augmentation inexorable des dépenses obligatoires d'allocations individuelles de solidarité, notamment celles relatives au RSA". Pour 2016, comparativement à 2015, la baisse des recettes et l'inscription des dépenses obligatoires supplémentaires pour le RSA s'établit à plus de 17M€, et nécessite un effort budgétaire équivalent".

Loi NOTRe, dette et fiscalité

La présidente du Doubs remet en cause la loi NOTRe du 7 août 2015 sur la réforme des régions. "Toutes les collectivités doivent se réformer structurellement au pas de charge, sur de nouveaux périmètres parfois ou avec des compétences redéfinies ou limitées. Les Départements n'échappent pas à ce bouleversement". Elle met ensuite en avant "un contexte très délicat, où le Département est lesté de plus de 270 M€ de dette issue de la précédente gestion, la majorité départementale a engagé un travail méthodique de cadrage budgétaire pluriannuel, de redéfinition du projet de mandat, et de reconstruction des politiques publiques, avec l'engagement de ne pas augmenter le taux de la fiscalité directe qui lui incombe".

"Des choix vitaux"

Christine Bouquin a alors déclaré que ce contexte "conduit évidemment à des priorités". Le Département est "contraint de s'en tenir aux choix vitaux". "À mon grand regret, la manifestation des Mots Doubs, ne peut plus s’inscrire dans ces priorités, malgré son succès auprès du grand public".

Sacrifice

La présidente a souhaité s'exprimer aux acteurs de la polémique en revenant sur leurs propos : "J'entends dire que la culture est encore une fois sacrifiée, que je préfère les routes à l'action culturelle, que la Saline d'Arc-et-Senans mobilise tous les moyens du département... Le projet de la Saline d'Arc-et-Senans est porté par l'Établissement Public de Coopération Culturel regroupant la Région et l'État. Il me paraît normal que le Département s'attache à faire vivre les lieux patrimoniaux dont il est propriétaire, tels que la Saline et le Musée Courbet, ou fasse fonctionner des établissements publics propres, tels que les Archives ou la Médiathèque Départementale, tout en maintenant un soutien aux acteurs culturels associatifs de toute sorte qui interviennent sur l'ensemble du territoire". Christine Bouquin réfute "totalement l'expression de faute politique associée à la suppression des Mots Doubs." Elle affirme "la légitimité de la majorité départementale à faire des choix, certes en rupture avec le passé, mais en phase avec les priorités essentielles de la collectivité et ses moyens".

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