PSA : rentabilité “record” au premier semestre 2019

Le bénéfice net du constructeur automobile français PSA a bondi de 23,7% au premier semestre, à 1,8 milliard d’euros, malgré une baisse de ses ventes mondiales sur un marché automobile devenu plus difficile. Le chiffre d’affaires a reculé de 0,7% à 38,3 milliards d’euros. Par ailleurs, Le constructeur a annoncé mardi qu’il souhaitait adopter le statut de société européenne pour mieux refléter sa dimension européenne après le rachat d’Opel Vauxhall réalisé à l’été 2017.

Site de Sochaux © PSA Communication

La rentabilité opérationnelle du groupe a atteint 8,7% des ventes (+0,9 point sur un an), y compris dans la seule division automobile. La marge correspondante a atteint "un niveau record", a souligné mercredi le directeur financier Philippe de Rovira, lors d'une conférence téléphonique.

"Le marché est devenu plus difficile au premier semestre, ce qui ne nous a pas empêché d'avoir des résultats solides (...) Les nombreux vents contraires ont été plus que compensés par notre efficacité et le succès remarquable de nos nouveaux produits."

Philippe de Rovira, directeur financier

PSA, qui rassemble les marques Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall, avait annoncé il y a dix jours une chute de 12,8% de ses ventes mondiales, à 1,9 million de véhicules. Cependant, l'essentiel de cette chute était à mettre sur le compte de l'arrêt des ventes en Iran à l'été 2018, sous l'effet des sanctions américaines.

Or, ces recettes n'étaient pas consolidées dans les comptes de PSA et n'ont donc "aucun impact financier" pour le groupe, a expliqué M. de Rovira. Le deuxième facteur derrière la chute des ventes était la dégringolade des volumes de PSA en Chine, dans un marché lui-même en recul.

Dans le rouge en Chine

Le constructeur français a subi une perte d'environ 300 millions d'euros liées à ses activités chinoises, sous l'effet notamment de la dépréciation de ses actifs dans le pays, a souligné le directeur financier. PSA réfléchit à réduire ses capacités de production dans le pays, son appareil industriel étant surdimensionné par rapport à ses volumes actuels.

Cependant, le groupe gagne des parts de marché en Europe (+0,3 point au premier semestre), un marché qui représente désormais 88% de ses volumes et l'essentiel de ses profits. M. de Rovira a souligné le succès des derniers lancements, notamment le SUV (4x4 de loisir) Citroën C5 Aircross, la berline Peugeot 508 et les utilitaires Peugeot Partner et Citroën Berlingo, mais aussi les DS3 Crossback et DS7 Crossback qui ambitionnent de se faire une place sur le marché des véhicules "premium".

Les gains de part de marché, associés à une sévère discipline sur les prix de vente, ont soutenu la rentabilité.

PSA insiste également sur la réduction des coûts, qui a eu un impact positif de 260 millions d'euros sur les comptes du premier semestre. Ces économies résultent notamment des synergies mises en oeuvre entre les marques historiques (Peugeot, Citroën, DS) et la filiale Opel Vauxhall rachetée à l'été 2017.

Celle-ci a poursuivi son redressement. Son bénéfice opérationnel a progressé à 700 millions d'euros (contre 500 millions l'an dernier sur la même période).

PSA souhaite adopter le statut de société européenne

Le directoire et le conseil de surveillance de Peugeot S.A. ont décidé de proposer aux actionnaires la transformation de Peugeot S.A. en Société européenne (Societas europaea, SE). "Le projet de transformation sera soumis à l'assemblée générale des actionnaires (...) qui se tiendra le 14 mai 2020", a précisé PSA.

"Ce statut, utilisé par un nombre croissant d'entreprises en Europe, est reconnu dans l'ensemble des pays de l'Union européenne. Il viendrait reconnaître la dimension européenne du groupe PSA, à la suite de l'intégration réussie d'Opel Vauxhall".

L'équipementier Faurecia, filiale de PSA, a déjà adopté ce statut de société européenne tout comme de nombreux grands groupes internationaux comme Airbus.

Il permet à l'entreprise d'exercer ses activités dans tous les États membres de l'Union européenne sous une forme juridique unique.

Le groupe souligne que le projet "n'aurait pas d'incidence sur la gouvernance, les activités, l'organisation ou le lieu de cotation des actions (...), mais permettrait d'aligner la dimension juridique du groupe avec sa réalité économique et sociale".

Le changement de forme juridique ne réduirait pas "les droits actuels des actionnaires ou des parties prenantes" et serait "sans impact sur la localisation du siège social de l'entreprise et de son administration centrale en France", est-il précisé. "Les modalités du dialogue social au sein de la société Peugeot SE feront l'objet de concertations avec les partenaires sociaux dans les semaines à venir", a souligné le groupe.

(AFP)

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