Retrait de l’université de Bourgogne de l’UBFC : les réactions

Cette semaine, l'Université de Bourgogne a acté sa décision de se retirer de l'UBFC. Jean-Philippe Allenbach, président du Mouvement Franche-Comté et Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort, ont souhaité réagir par voie de communiqué de presse.

UBFC © Hélène Loget

Jean-Philippe Allenbach, président du Mouvement Franche-Comté et Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort, ont tenu à réagir, par voie de communiqué de presse, à la décision de l'université de Bourgogne de se retirer de l'UBFC.

Réaction de Jean-Philippe Allenbach, président du Mouvement Franche-Comté :

"Le principal argument des promoteurs de la fusion Bourgogne-Franche-Comté, notamment sur le plan universitaire, était que cela allait créer de nouvelles synergies qui feraient que nous aurions au bout du compte 1+1= 3.

Or,  compte tenu de la décision prise par la Bourgogne de mettre brutalement fin à 6 ans de "vie commune", après, il est vrai, des années de guérillas et d’humiliations incessantes  de sa part à l’encontre de la Franche-Comté, force est de reconnaître que la fusion des universités a finalement abouti à désastre universitaire complet. Ce qui fait que nous avons finalement aujourd'hui :  1+1=0. Désastre dont, pour mémoire journalistique, le Mouvement Franche Comté n’avait cessé de dire, depuis le départ et à travers de multiples communiqués, qu’il était "programmé".

En tout cas, il convient  de remercier vivement la Bourgogne pour sa décision car elle constitue une chance formidable pour l’Université de Franche-Comté car débarrassée ainsi du boulet politique, éducatif et financier de l’Université de Bourgogne.

Elle va ainsi pouvoir retrouver son autonomie et donc  sa liberté de pouvoir passer, au mieux de ses seuls intérêts, tous les accords qu'elle souhaite avec d’autres universités, comme, par exemple, avec celles d'Alsace, d'Allemagne ou de la Suisse voisine, généralement mieux classées au niveau international que l'Université de Bourgogne et disposant de moyens financiers bien supérieurs.

Bref, elle va pouvoir demain pleinement valoriser, et à son seul avantage, donc sans devoir le partager avec la Bourgogne, l’atout considérable qu’elle a d’être située au cœur de l’Europe, contrairement à l’Université de Bourgogne.

Alors, encore merci à la Bourgogne !"

Réaction de Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort :

"À la suite de l’annonce du retrait de l’Université de Bourgogne (UB) de la Communauté d’universités et établissements (COMUE) UBFC, Cédric Perrin, sénateur du Territoire de Belfort, souhaite dénoncer une décision préjudiciable à l’enseignement supérieur et aux étudiants de Bourgogne-Franche-Comté.

Alors que le conflit entre l’UB et l’UFC perdure depuis des mois, ce nouveau rebondissement qui intervient en période de rentrée universitaire, pénalise fortement l’enseignement supérieur au sein de notre région et vient ternir son image.

Pour le sénateur Perrin, cette annonce était malheureusement à prévoir : "Depuis des mois, les deux universités de Bourgogne et de Franche-Comté, en jouant la carte de l’individualisme, réfutent toute volonté de co-construction. Il est important de ne pas faire de cette crise un énième épisode de la concurrence entre Dijon et Besançon, UB et UFC, car ce qui est en jeu ici, c’est le rang de la recherche dans l’ensemble de la Région."

Avant d’ajouter : "C’est l’enseignement supérieur et nos étudiants qui sont les grands perdants de cette décision unilatérale alors que notre région Bourgogne-Franche-Comté offre des perspectives d’avenir et d’attractivité communes. Il nous faudra au moins dix ans pour nous en remettre. En toute logique, malheureusement, l’une des premières conséquences de la fin de la COMUE devrait être la sortie de l’UB du classement de Shanghai, puisqu’elle n’y figure, à un rang honorable, qu’en raison de l’attribution à elle seule de l’ensemble des travaux publiés sous signature scientifique commune UBFC. Cela serait un coup terrible porté à l’enseignement régional."

Pour le parlementaire : "Cette décision doit donc être dénoncée, des voix doivent s’élever pour contester cet état de fait. C’est toute la communauté universitaire qui doit désormais réagir face à ce naufrage collectif."

Alors que l’ancien recteur défendait l’idée de faire prévaloir à ces querelles l’intérêt général, son renvoi peu avant les élections présidentielles témoignait déjà pour le parlementaire d’un mauvais signal pour l’avenir de la COMUE.

Cédric Perrin en appelle à la responsabilité de l’ensemble des acteurs et attend une prise de position ferme par le Ministère de tutelle afin de mettre un terme à cette saga qui contrevient à la cohésion que nécessite l’attractivité de nos territoires. Pour le sénateur du Territoire de Belfort : "Le Ministère doit cesser de se cacher derrière l’autonomie des universités. Seuls doivent primer l’intérêt général, l’éducation et l’avenir de nos enfants.""

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