Sécheresse : les agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté ne lâchent rien

« Face au silence et à l’indifférence », les agriculteurs des départements du Grand Est et de la Bourgogne Franche-Comté, les plus touchés par la sécheresse, lancent un appel à la mobilisation pour faire face à cette crise. « Si cette sécheresse est unique par son ampleur, elle est surtout unique par l’absence de réponse du Ministre de l’agriculture » est-il affirmé dans un communiqué en date du 19 septembre 2018 de la FRSEA BFC.

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"Depuis plusieurs années, l’État s’est dégagé, en grande partie, des dispositifs calamités pour les faire porter soit par l’Europe (assurance récolte) soit par les agriculteurs eux-mêmes (fonds calamités, assurances,…)" déclare la FRSEA. "Oui, mais faut-il pourtant qu’il s’en lave les mains, alors que de nombreux systèmes ne sont pas bien couverts ? Aujourd’hui, avec cette sécheresse sournoise qui a commencé en juin pour aller jusqu’en septembre, la première préoccupation des éleveurs, c’est l’affouragement des animaux et la nécessité d’avoir assez d’aliments pour tenir jusqu’au printemps prochain."

"La sécheresse a poursuivi son travail de sape"

Les agriculteurs décrivent les dégradations des récoltes : "La sécheresse a d’abord touché les prairies, avec des pertes économiques importantes pour les éleveurs obligés d’utiliser leurs stocks début juillet pour alimenter leurs animaux. Mais elle a poursuivi ses effets destructeurs pour les cultures de printemps avec des demi-récoltes pour le maïs ou le soja. Pas d’accalmie fin août ; la sécheresse a poursuivi son travail de sape avec les nouveaux semis de colza incapables de lever faute d’une pluviométrie suffisante."

Des pays comme l’Allemagne ont mis en œuvre des plans d’urgence avec 340 millions dans la balance. 15 pays ont déjà obtenu, auprès de Bruxelles, des dérogations pour les surfaces d’intérêt écologique. "Seule la France a demandé à ses agriculteurs d’effectuer des dépenses inutiles en semant malgré la canicule" souligne le syndicat.

"Il faut maintenant éviter une catastrophe économique"

Après la mobilisation dans tous les départements, les visites de terrain et l’écoute des préfets, des parlementaires, des administrations, des représentants des collectivités,… "il faut maintenant éviter une catastrophe économique" soulignent les agriculteurs. "Tous les niveaux de décisions sont concernés pour apporter des réponses concrètes aux agriculteurs fragilisés par cet aléa."

"Face au silence du Ministère, nous réitérons les demandes suivantes" :

Mesures à très court terme

Au niveau européen :

Au niveau français :

Au niveau local :

Des mesures à moyen terme :

Dans le cadre du grand plan d’investissements, il faut prévoir des moyens spécifiques pour s’adapter au changement climatique selon les agriculteurs avec :

"Avec des prix toujours plus bas, les agriculteurs n’ont pas les moyens de faire face à des crises successives", soulignent-ils. "Seules la prise en compte réelle des coûts de production et une meilleure répartition de la valeur ajoutée au sein des filières permettront aux agriculteurs de retrouver de réelles perspectives."

(Communiqué)

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