Sécheresse : les agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté ne lâchent rien

Publié le 19/09/2018 - 10:47
Mis à jour le 19/09/2018 - 10:47

« Face au silence et à l’indifférence », les agriculteurs des départements du Grand Est et de la Bourgogne Franche-Comté, les plus touchés par la sécheresse, lancent un appel à la mobilisation pour faire face à cette crise. « Si cette sécheresse est unique par son ampleur, elle est surtout unique par l’absence de réponse du Ministre de l’agriculture » est-il affirmé dans un communiqué en date du 19 septembre 2018 de la FRSEA BFC.

illustration © DR
illustration © DR

"Depuis plusieurs années, l’État s’est dégagé, en grande partie, des dispositifs calamités pour les faire porter soit par l’Europe (assurance récolte) soit par les agriculteurs eux-mêmes (fonds calamités, assurances,…)" déclare la FRSEA. "Oui, mais faut-il pourtant qu’il s’en lave les mains, alors que de nombreux systèmes ne sont pas bien couverts ? Aujourd’hui, avec cette sécheresse sournoise qui a commencé en juin pour aller jusqu’en septembre, la première préoccupation des éleveurs, c’est l’affouragement des animaux et la nécessité d’avoir assez d’aliments pour tenir jusqu’au printemps prochain."

"La sécheresse a poursuivi son travail de sape"

Les agriculteurs décrivent les dégradations des récoltes : "La sécheresse a d’abord touché les prairies, avec des pertes économiques importantes pour les éleveurs obligés d’utiliser leurs stocks début juillet pour alimenter leurs animaux. Mais elle a poursuivi ses effets destructeurs pour les cultures de printemps avec des demi-récoltes pour le maïs ou le soja. Pas d’accalmie fin août ; la sécheresse a poursuivi son travail de sape avec les nouveaux semis de colza incapables de lever faute d’une pluviométrie suffisante."

Des pays comme l’Allemagne ont mis en œuvre des plans d’urgence avec 340 millions dans la balance. 15 pays ont déjà obtenu, auprès de Bruxelles, des dérogations pour les surfaces d’intérêt écologique. "Seule la France a demandé à ses agriculteurs d’effectuer des dépenses inutiles en semant malgré la canicule" souligne le syndicat.

"Il faut maintenant éviter une catastrophe économique"

Après la mobilisation dans tous les départements, les visites de terrain et l’écoute des préfets, des parlementaires, des administrations, des représentants des collectivités,… "il faut maintenant éviter une catastrophe économique" soulignent les agriculteurs. "Tous les niveaux de décisions sont concernés pour apporter des réponses concrètes aux agriculteurs fragilisés par cet aléa."

"Face au silence du Ministère, nous réitérons les demandes suivantes" :

Mesures à très court terme

Au niveau européen :

  • Des dérogations collectives élargies pour les surfaces d’intérêt écologique comme pour les pièges à nitrates.
  • Un taux de 90 % pour les avances sur les aides PAC (Politique agricole commune) versées à la mi-octobre.
  • Le rehaussement du plafond des aides de minimis.

Au niveau français :

  • Des dégrèvements de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB) pour les parcelles touchées par la sécheresse.
  • Des enveloppes supplémentaires pour les caisses de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) des départements touchés, permettant la prise en charge partielle des cotisations sociales des agriculteurs fragilisés par cette calamité.
  • Des aides aux transports pour la paille et le fourrage pour les éleveurs des départements concernés.
  • La mise en place accélérée de la procédure des calamités, avec une actualisation des critères pour mieux prendre en compte les pertes subies par les agriculteurs : augmentation des factures d’eau, achats de fourrage, perte de qualité des fourrages,… et une meilleure prise en compte des systèmes durables (polyculture élevage,…).
  • La mobilisation de la cellule export pour dynamiser les marchés.
  • Des assouplissements pour les jeunes agriculteurs qui ne pourraient pas atteindre le revenu disponible et toutes autres complications administratives liées à ces pertes de revenu.

Au niveau local :

  • Des conventionnements permettant aux départements, aux Régions et autres collectivités de pouvoir intervenir et compléter le dispositif.
  • L’adaptation des cahiers des charges pour faire face à l’aléa climatique (AB, AOP et IGP,….).
  • La mobilisation des Organisations Professionnelles Agricoles avec des mesures adaptées pour faire face aux difficultés des exploitants.

Des mesures à moyen terme :

Dans le cadre du grand plan d’investissements, il faut prévoir des moyens spécifiques pour s’adapter au changement climatique selon les agriculteurs avec :

  • des aides aux bâtiments d’élevage, au stockage du fourrage et du grain, pour les réserves en eau,
  • des soutiens pour la recherche appliquée et la sélection de nouvelles variétés plus résistantes...

"Avec des prix toujours plus bas, les agriculteurs n’ont pas les moyens de faire face à des crises successives", soulignent-ils. "Seules la prise en compte réelle des coûts de production et une meilleure répartition de la valeur ajoutée au sein des filières permettront aux agriculteurs de retrouver de réelles perspectives."

(Communiqué)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

À Besançon, le Néon comtois met l’art(isanat) en lumière

Maxime Sutter est fabricant de décorations lumineuses d'intérieur en néon-led à Besançon. Depuis son atelier situé à Hop hop hop, il confectionne des modèles originaux mais également des projets sur-mesure à destination des particuliers et des professionnels. De nombreux professionnels ont notamment déjà fait appel à ses services pour mettre en lumière leurs projets. Il commercialise ses réalisations conçues à Besançon depuis son site internet Le Néon comtois

Festival de la Paille : une dernière danse en 2026 avant de tirer sa révérence

Après un quart de siècle d’histoire, le festival de la Paille vivra finalement sa dernière édition en 2026. Face aux coûts de production de plus en plus élevés et à la diminution de leurs recettes, le Collectif Organisation en charge du festival est arrivé à la décision "lucide" de vivre un dernier été les 24 et 25 juillet prochain à Métabief. Pour autant, pas question de nostalgie, ni de se morfondre, le festival de La Paille 2026 sera "une apothéose, une célébration vivante, impertinente et lumineuse" promettent les organisateurs… qui envisagent déjà de renaître sous d’autres formes en 2027. 

Océane Godard dénonce l’implantation de Shein à Dijon : “le symptôme criant de l’abandon de nos valeurs”

L’ouverture prochaine d’un magasin Shein dans le centre-ville de Dijon provoque de vives réactions politiques. La députée de la Côte-d’Or, Océane Godard (PS), a publié le 4 novembre 2025 un communiqué dans lequel elle dénonce "un symbole de la faiblesse politique de l’Union Européenne et une menace pour nos territoires".

L’Alpage, un nouveau restaurant spécialisé dans les fondues suisses à Besançon

Situé au 52 Faubourg Rivotte à Besançon, l’Alpage a pris la place de l’enseigne "Lulu Muc et le Lapin". Pris d’assaut, le restaurant a ouvert le 15 octobre 2025, soit deux jours avant la date prévue… Au menu ? Fondues suisses, plateaux de charcuterie, salade et poulpe pour les audacieux…

Grande exposition du Fabriqué en France : quelles entreprises représenteront la Bourgogne Franche-Comté à l’Elysée ?

Huit entreprises de chaque département de Bourgogne Franche-Comté représenteront leur territoire et l’excellence du savoir-faire français lors de la Grand exposition du Fabriqué en France les 15 et 16 novembre 2025 au palais de l’Elysée à Paris.
 

Arnaud Marthey reprend la présidence de l’AER Bourgogne-Franche-Comté

Lundi 3 novembre 2025, à l’issue du conseil d'administration de l'Agence économique régionale de Bourgogne-Franche-Comté (AER BFC) et d’une visite de l’entreprise Cryla située à Besançon, le président de Région, Jérôme Durain, et le président de l'AER BFC, nouvellement élu, ont rappelé les orientations et les enjeux en matière de développement économique ainsi que le rôle de l'AER BFC dans la mise en œuvre de la politique économique régionale.

En Franche-Comté, les Casques Bleus lancent un appel aux dons pour soutenir les entreprises

Le dispositif Casques Bleus, qui accompagne les dirigeants d’entreprise en difficulté partout en Bourgogne-Franche-Comté depuis 2018, fait face à une véritable crise de croissance : "jamais les sollicitations n’ont été aussi nombreuses, jamais les besoins n’ont été aussi pressants, jamais un soutien n’a été aussi crucial", écrit l’association ce mois d’octobre 2025 dans un communiqué. Elle lance un appel aux dons.

À Geneuille, un nouveau centre de bien-être pour les parents et leurs bébés

Un centre d’accompagnement en périnatalité a ouvert ses portes le 9 octobre dernier à Geneuille. Centre de bien-être à destination des parents et des bébés, Doux ce Moman, propose plusieurs prestations délivrées par deux infirmières de formation et mamans toutes les deux, Marie Amet et Morgane Darbon. 

Salon MIF Expo 2025 : 16 artisans bourguignons franc-comtois ambassadeurs du “Fabriqué en France”

Du 6 au 9 novembre 2025, le Salon du Made in France (MIF Expo) revient à Paris Porte de Versailles. Véritable vitrine du “Fabriqué en France” et temps fort de la consommation responsable, il accueillera plus de 100 000 visiteurs venus découvrir les savoir-faire et innovations des territoires. Parmi les exposants du village de l’Artisanat figureront 16 représentants régionaux représenteront la diversité des métiers et des territoires de Bourgogne-Franche-Comté.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.32
couvert
le 06/11 à 18h00
Vent
1.47 m/s
Pression
1011 hPa
Humidité
83 %