Quatre animaux sur neuf dérobés en mai et juin 2025 "ont pu être retrouvés en Roumanie en bonne santé", a précisé le procureur, Cédric Logelin, lors d'une conférence de presse.
Ces chevaux de trait comtois ont été volés dans le Doubs, le Territoire de Belfort et en Haute-Savoie. L’enquête a permis de démontrer que ces faits sont à imputer à un même groupe d’auteurs. La colonel Montet, commandant le groupement de la gendarmerie du Doubs a décrit le mode opératoire des malfaiteurs qui "avançaient leurs camions dans les champs pour y charger les bêtes dont la valeur est estimée à environ 5.500€ chacune".
Ces vols avaient provoqué un fort émoi, tant dans la communauté des éleveurs que parmi les défenseurs des animaux, a rappelé le procureur : "certains avaient même déclaré que ces vols de chevaux, c'était comme si on leur avait volé leur gosse", a rapporté le procureur. "On savait immédiatement que les chevaux comtois ne seraient pas revendus pour de la viande parce qu'on avait identifié qu'ils étaient utilisés pour leur robustesse très réputée dans les travaux de débardage en forêt", a-t-il précisé.
En plus du travail de coopération international des enquêteurs, la colonel Montet a pour sa part tenu à saluer "l’implication de la victime qui avait fait une diffusion de ces vols" et "les réflexes citoyens qui nous ont permis de poursuivre des investigations très fructueuses", celles-ci ayant permis aux enquêteurs de "faire le rapprochement avec le vol commis en Savoie".
Les investigations des services de gendarmerie et du parquet ont été réalisées en coopération avec la police et la gendarmerie roumaines, sous l'autorité du parquet général de la Roumanie, en lien avec les autorités d'Allemagne, de République tchèque, de Slovaquie et de Hongrie. "Le parquet de Besançon a reçu un appui du Bureau de l'entraide pénale internationale et de la magistrate française en poste à l'ambassade de France en Roumanie, conduisant à plusieurs interpellations en Roumanie, cette semaine", a indiqué le procureur.
Des auteurs possiblement jugés à Besançon
Trois personnes suspectées d'être les auteurs des vols et deux autres soupçonnées d'être les receleurs des animaux ont été arrêtées en Roumanie lors d’une opération coordonnée mobilisant "100 policiers et gendarmes roumains sur sept sites différents" a précisé Elodie Montet. Deux autres personnes soupçonnées d'avoir fourni un véhicule aux auteurs et effectuées des repérages ont également été interpellées en France.
"Ici, le travail d’enquêteur sur le territoire français ne s’est absolument pas arrêté à la frontière", a souligné le procureur. "On a la possibilité de convoquer des personnes qui résident en Roumanie pour des infractions commises en France et dans ce cas, elles sont jugées par le tribunal correctionnel de Besançon", a aussi expliqué le procureur.
Sur les quatre chevaux retrouvés, trois appartiennent au propriétaire d’Étalans, un à celui du vol de Viry et un cinquième, non pucé est actuellement en cours d’identification.
Le vol commis en bande organisée fait encourir quinze ans de réclusion criminelle. Les investigations "se poursuivent à l’heure actuelle" pour tenter de retrouver les autres chevaux a encore indiqué Cédric Logelin.
(avec AFP)