Trop de pesticides interdits dans nos assiettes : foodwatch dénonce un “commerce toxique” et interpelle Bruxelles

D’après les données 2023 de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), près d’un aliment sur dix dans l’Union européenne contient des résidus de pesticides pourtant interdits. L’ONG foodwatch alerte sur cette situation et appelle la Commission européenne à agir sans délai dans un communiqué du 16 juillet 2025.

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9 % des échantillons contaminés par des pesticides interdits

Les résultats publiés par l’EFSA en mai 2025 soulèvent de sérieuses préoccupations. Sur les échantillons d’aliments analysés dans l’Union européenne au cours de l’année 2023, 9 % contenaient des résidus de pesticides interdits. Ces substances sont jugées particulièrement nocives, en raison de leurs effets potentiellement cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, selon la classification de la FAO.

Parmi les 580 substances différentes détectées figurent notamment l’Imidaclopride, le Chlorpyrifos ou encore le Carbendazim — toutes interdites dans l’UE mais toujours produites pour l’exportation.

Des produits du quotidien fortement touchés

Certains aliments importés affichent des taux de contamination particulièrement élevés. Les bananes, le thé, le riz, le gombo et les épices présentent jusqu’à 50 % de taux de contamination par des pesticides interdits. Ces produits proviennent principalement de pays comme le Rwanda, le Cambodge, Madagascar, le Paraguay ou encore le Bangladesh.

Selon foodwatch, ces chiffres révèlent une incohérence majeure dans la politique sanitaire européenne : "Ces substances interdites reviennent dans nos assiettes en Europe comme un boomerang", alerte Camille Dorioz, directeur des campagnes chez foodwatch.

Une pétition pour demander l’arrêt des exportations de pesticides interdits

L’ONG appelle l’Union européenne à mettre fin à ce qu’elle qualifie de "commerce toxique". Dans une pétition adressée à Ursula von der Leyen, foodwatch, aux côtés de PAN Europe, Inkota et Umwelt Institut, réclame :

"Interdire les pesticides chez soi mais les exporter à l'étranger est totalement immoral", affirme Camille Dorioz. Il souligne également les conséquences sanitaires et environnementales graves pour les travailleurs agricoles des pays du Sud.

"?Il faut cesser d’urgence ce commerce toxique pour la santé"

En mars 2023, la Commission européenne avait lancé un processus législatif en vue d'interdire l’exportation de pesticides prohibés dans l’UE. Toutefois, aucune avancée n’a été enregistrée depuis la fin de la période de consultation.

Alors que la mobilisation citoyenne s’intensifie (près de 70.000 personnes ont déjà signé la pétition), foodwatch presse Bruxelles d’agir. "?Il faut cesser d’urgence ce commerce toxique pour la santé", insiste l’ONG, qui dénonce un double standard dans les règles sanitaires européennes.

Sources :

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