Trop de vigiles, pas assez d’argent: les HLM épinglés dans le fief de Jégo (UDI)

La Chambre régionale des comptes (CRC) épingle la situation financière des HLM de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne), jugée « critique » en raison, entre autres, du recrutement de vigiles présents 24h/24 dans les immeubles de ce fief du député-maire UDI Yves Jégo, dans un rapport publié jeudi 18 décembre 2014.

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Selon la juridiction financière, à Montereau, "l'activité gardiennage et surveillance" mobilise 14,8 emplois (équivalents temps plein) pour 1.000 logements, soit près de quatre fois plus de gardiens et vigiles que dans la moyenne des logements sociaux en France.
Ces vigiles sont présents dans les barres HLM "7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 afin d'assurer la sécurité des résidents", une organisation qui exige de faire des rotations et est très gourmande en personnel, note le rapport, qui estime qu'au total, une vingtaine de vigiles ont été recrutés en sept ans.
Ces recrutements, depuis 2007, sont "la cause principale, mais non exclusive, du dérapage des dépenses de personnel" dans les comptes de l'office, note la CRC. "Même si ces embauches sont des contrats aidés (...), l'office est amené à supporter un coût direct non négligeable", estimé par exemple à 477.000 euros pour 19 vigiles en 2010.
D'une manière générale, tous personnels confondus, Montereau compte 36,8 agents pour 1.000 logements, contre environ 20 agents pour 1.000 logements dans le reste de la France, quand bien même "la concentration géographique (des HLM) sur une zone très restreinte aurait dû être un facteur de maîtrise des effectifs", poursuivent les magistrats.
Traduit en terme de dépenses, cela représente un passage des frais de personnel de 21,6% des loyers perçus en 2007, à 31,8% des loyers en 2011, le double de ce qui est observé dans le reste de la France.
Résultat, la situation financière de l'office est jugée "critique et peine à se redresser", avec un "autofinancement net négatif" sur quasiment toute la période depuis 2007 : en clair, l'office HLM vit au dessus de ses moyens. Il est obligé de tirer constamment sur une ligne de crédit (passée de 2 millions d'euros à 5 millions d'euros fin 2011), une pratique "à la fois irrégulière et coûteuse" pour laquelle les HLM de Montereau doivent payer des intérêts, à hauteur selon le rapport de 306.000 euros.
La Chambre régionale des comptes note que pour redresser la barre, l'office HLM s'est engagé, entre autres, à ne pas renouveler les contrats des vigiles en CDD.
Contactée, la mairie de Montereau-Fault-Yonne n'avait pas réagi dans l'immédiat.

(Source AFP)

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