Un coup de pouce pour un ébéniste malvoyant et sa manufacture à Besançon

Sami Dubosc, à la tête de la Manufacture Dubosc & Fils à Deluz, est ébéniste et atteint d’une rétinite pigmentaire ce qui le rend malvoyant. Malgré ce handicap, l’entrepreneur pratique son métier-passion avec du matériel et un espace adapté. Il a besoin d’un petit coup pour agrandir son entreprise et la rendre plus éco-responsable, nous explique-t-il le 22 février 2021.

Sami Dubosc © Jennifer Taillard Dubosc

En 1997, alors que Sami Dubosc, 17 ans, commence son CAP en menuiserie au lycée Saint-Joseph à Besançon, son ophtalmologiste lui diagnostique une rétinite pigmentaire. Il s'agit d'une maladie génétique dégénérative de l'œil qui se caractérise par une perte progressive et graduelle de la vision. Le médecin lui conseille d'arrêter sa formation et se tourner vers autre chose, un métier plus adéquat à son handicap où il n'y a ni outil tranchant ni risque de se blesser. Malgré cela, le futur ébéniste ne lâche pas son projet professionnel, plus qu'un métier, un rêve pour ce fils d'ébéniste et petit-fils de scieur. "Ça fait partie de notre ADN dans la famille", nous confie-t-il par téléphone.

En 2002, il effectue son apprentissage auprès de Daniel Berthet et de Philippe Mathieu et passe avec brio son brevet des métiers d'art en ébénisterie.

En 2016, grâce notamment à sa détermination et aux encouragements de son épouse Jennifer, Sami Dubosc ouvre la Manufacture Dubosc & Fils à Deluz. "Il m'a fallu du courage et de la persévérance pour se dire que la maladie n'allait pas remporter ce combat", indique-t-il, "et aujourd'hui, je précise que j'ai tous mes doigts !"

Après une bonne adaptation de son poste de travail, Sami parvient à travailler normalement dans son entreprise de 100 m2. Cette adaptation consiste à confectionner du mobilier et des accessoires en bois sous des lumières fortes avec un système d'aspiration intégré au plafond de son atelier afin de ne pas entraver ses zones de passage.

Pour une manufacture plus éco-responsable

Aujourd'hui, Sami Dubosc souhaite faire évoluer son entreprise pour la rendre plus éco-responsable en valorisant les déchets issus de la fabrication de mobilier en bois : les copeaux et chutes de bois seront utilisés comme paillage pour le jardin ou les animaux et les chutes de bois seront utilisées en tant qu'allume-feux ou iront à la recyclerie.

Pour ce faire, l'ébéniste a besoin d'un coup de pouce. C'est pourquoi il a lancé une campagne de financement participatif début février 2021. Le projet d'agrandissement de Sami Dubosc se compose de trois phases. La première est de créer une nouvelle charpente et une couverture pour la somme de 5.000€. La deuxième permettra d'installer l'électricité dans ce nouvel espace pour un budget de 7.000€. Enfin, la troisième phase consiste à optimiser l'aménagement de l'entrepôt et installer un atelier de deuxième transformation du bois pour un coût de 10.000€. 

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