Un livre primé puis censuré par le conseil général du Doubs ?

Alors que l’ouvrage de Karine Epenoy aurait obtenu un prix du conseil général, ce dernier refuserait de l’éditer et de le présenter lors de la manifestation littéraire les « Mots Doubs ». Le conseil général a une autre version des faits.

C’est le Réseau Education Sans Fontières 25 (RESF) qui a révélé l’affaire et qui s’élève « contre la censure du livre du lauréat du concours littéraire - Litteratura Jeunesse- organisé par le Conseil Général du Doubs par… le Conseil Général du Doubs ».

 

Intitulé « Demain, je reviendrai », l’ouvrage traite du parcours et de la souffrance d’un immigrant clandestin. Selon RESF, il aurait  été choisi à l’unanimité par le jury. « Sa publication est refusée au motif ahurissant dans un pays démocratique qu’il serait trop engagé et qu’il pourrait déplaire à la Préfecture et nuire aux négociations en cours avec elle!», explique RESF.

 

Tout en considérant que cette affaire en dit long sur le climat politique détestable qui règne actuellement en France s’agissant d’immigration, RESF estime que  « le président du Conseil Général du Doubs s’honorerait en reconsidérant sa décision et en publiant ce livre, sans craindre des représailles qui seraient scandaleuses. C’est la liberté d’expression et de création qui est en jeu ».

« Une tempête dans un verre d’eau »

Autre son de cloche du côté du conseil général qui dit que le prix Litteratura Jeunesse 2008 n’a pas été attribué et que l’auteur de l’ouvrage incriminé ne peut se prévaloir de cette distinction. « C’est faux de dire qu’il a été désigné à l’unanimité par le jury composé de 12 personnes. Deux livres, dont "Demain, je reviendrai" ont obtenu chacun 6 voix.

Il est vrai que celui de Karine Epenoy l'a emporté grâce à la voix prépondérante du président du jury », précise Philippe Tempesta, directeur du cabinet du président du conseil général du Doubs.

"Seulement voilà, le jury ne fait que proposer et l'exécutif dispose", poursuit-il et, « plutôt que de réunir le jury une nouvelle fois, il a été finalement décidé de ne pas attribuer le prix en 2008, car aucun des deux livres n'est adapté à la tranche d'âge des 6-12 ans ».

«C’est une tempête dans un verre d’eau suscitée par les milieux d’extrême-gauche et qui n’a rien voir avec les motifs politiques invoqués », conclut Philippe Tempesta.

Le prix Litteratura Jeunesse 2008 devait être décerné à l’occasion des « Mots Doubs », manifestation littéraire qui réunira les 12, 13 et 14 septembre plus de 200 auteurs à Besançon.

 

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