Une association alerte sur la baisse de la faune sauvage dans le Doubs

Dans un communiqué de ce mois de novembre 2025, l’Aspas Doubs s’inquiète d’une "multiplication des destructions de biodiversité" dans le département, particulièrement concernant les chevreuils. L’association affirme que "sur les 5 dernières années 29.000 chevreuils ont été abattus, et les effectifs actuels sont en baisse avérée de 50%".

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Le plan de chasse 2025-2026 prévoit "de tuer à nouveau 4458 chevreuils, dont 1017 déjà depuis le 1er juin, chasse d’été !". L’Aspas souligne que "l’été est la saison des amours, ce qui perturbe donc gravement la reproduction". L’association critique également les tirs autorisés dans certaines zones protégées, rappelant que même "les réserves de chasse et de faune sauvage, censées être des refuges, ne sont pas épargnées".

Estimant que ce plan constitue "une violence à l’égard de notre faune sauvage, sans réelle légitimité écologique", l’organisation réclame que cette gestion soit "réduite de moitié au minimum". Un recours gracieux a été envoyé fin octobre au préfet Rémi Bastille.

Les chamois également touchés

L’Aspas alerte aussi sur la situation des chamois, évoquant "2400 chamois [qui] ont été abattus au cours des cinq dernières années dans le Doubs". Pour la saison 2025-2026, le plan de chasse prévoit "401 chamois [qui] seront à nouveau tués, dont 203 jeune".

L’association soutient que ces animaux "ne causent aucun dégât agricole ou forestier avéré" et estime que leur chasse relève "uniquement du loisir cynégétique et du trophée". Elle juge leur population en "diminution très importante" et souligne que la chasse se poursuit "en novembre et décembre, qui sont les 2 mois de reproduction".

Un recours en annulation a été déposé en septembre 2025 devant le tribunal de Besançon contre le dernier plan de chasse. L’Aspas demande "la protection des chamois du Doubs par la Préfecture".

Les renards et les prédateurs naturels au cœur des tensions

Le communiqué estime à "environ 3000 le nombre de renards tués chaque année dans le Doubs", alors que ces animaux jouent, selon l’association, "un rôle essentiel dans la régulation des petits rongeurs".

L’Aspas rappelle que chevreuils, chamois et renards "font partie des proies naturelles des lynx et loups", et que "10000 mammifères sauvages sont abattus chaque année dans le Doubs". Selon elle, cette pression cynégétique "perturbe les équilibres naturels" et pourrait inciter les prédateurs protégés à se tourner vers les proies domestiques.

Concernant les loups, l’organisation dénonce des tirs représentant "19% des populations estimées" dans le département et affirme s’y opposer "totalement", rappelant que ce prédateur "contribue à la santé des milieux naturels".

Un appel à repenser la relation à la faune sauvage

Dans son communiqué, l’Aspas formule un appel à une approche plus respectueuse de la nature. Elle affirme que "préserver la nature et la biodiversité est un enjeu fondamental de notre société" et que les animaux sauvages "ne sont ni des stocks à gérer, ni des cibles à réguler".

L’association dit "refuser la violence ordinaire exercée contre la faune sauvage sans réelle légitimité écologique" et en appelle à "une éthique du respect et à un regard plus sensible et contemplatif sur le monde vivant".

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