Une pétition pour sauver “la qualité et la pluridisciplinarité” de la faculté des lettres de Besançon

Des dizaines d’enseignants s’inquiètent de l’avenir de la faculté des lettres de Besançon au vu de la réduction drastique de l’enveloppe budgétaire allouée. Le 18 novembre 2016, ils ont lancé une pétition en ligne.

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C’est à partir de septembre 2017 que la dégradation devrait se sentir à la faculté des lettres de Besançon. En raison d’un désengagement progressif de l’Etat, la Présidence de l’université réduit en effet drastiquement l’enveloppe budgétaire allouée à la faculté des lettres et sciences humaines. Avec pour conséquence, la disparition de formations entières à Besançon : musicologie, italien, russe et TAL (traitement automatique des langues).

Quant aux licences maintenues, elles voient leur volume horaire diminuer significativement. En 1ère année, le nombre de semaines de cours par semestre passe de 12 à 10, et de 12 à 11 pour les 2es années. Pour compenser ces diminutions, le volume d’heures consacrées aux projets tuteurés sera regonflé en 3e année. Pour les enseignants, allouer plus d’heures à ces projets tuteurés, "des travaux personnels, sans réel encadrement de la part des enseignants" est "un moyen d’ajouter des heures sur l’ensemble de la licence sans générer de coûts supplémentaires".

La Présidence a par ailleurs fait le choix de ne pas publier 10 des 15 postes d’enseignants-chercheurs demandés pour l’année prochaine en remplacement de mutations ou de départs en retraite. D’après les enseignants à l’origine de la pétition, l’université privilégie une "poignée de chercheurs "méritants" et des projets à forte visibilité internationale, en lien avec l’industrie et les technologies, au détriment de formations tout aussi excellentes et innovantes dans le domaine des lettres et sciences humaines".

Avec cette pétition, les enseignants veulent défendre la qualité et la diversité des formations proposées à Besançon. Le nombre d’étudiants inscrits en Licence est en nette augmentation depuis 2 ans. Et les effectifs de la faculté des lettres et sciences humaines ont augmenté de plus de 10% (plus de 4.000 étudiants). A l’heure de la fusion des régions et d’un avenir incertain pour Besançon, les enseignants attirent l’attention sur l’importance d’un tissu universitaire vivant, représentant toutes les disciplines. Ce 21 novembre, 3 jours après la mise en ligne de la pétition, les enseignants enregistrent plus de 3.200 soutiens.

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