Vaccination : des soignants suspendus à Besançon se disent “en deuil”

Dans un communiqué du 29 octobre dernier, un groupe de soignantes et soignants exerçant à Besançon et en Franche-Comté et suspendus de leurs fonctions suite à l’obligation vaccinale contre la Covid-19, dénoncent un « non-sens » des pouvoirs publics et une « dégradation accélérée du système de soin » en France.

© Alexane Alfaro

Le 14 septembre, toutes les forces vives étaient encore présentes dans les différents services pour soigner leurs patients. Le 15 septembre, le quotidien est devenu une situation exceptionnelle. "Depuis 18 mois, nous avons fait ce que la France appelle l'effort de guerre. Nous sommes allés au front sans armes, sans visibilité, nous avons vécu une privation de soi, de nos familles, de nos proches, de notre vie... au bénéfice des autres", déclare le groupe de soignants. "Ces efforts, 100 fois nous les referions." 

"Nous étions attendus 24h avant, à nos postes pour travailler… le lendemain nous devenions l'ennemi public numéro 1 !"

Depuis le 15 septembre, les soignants ont pour obligation d'être vaccinés contre la Covid-19. Dans le cas contraire, ils sont suspendus, sans salaire. Certains, une minorité, ont choisi de ne pas être vaccinés. Ils se retrouvent aujourd'hui sans activité ni salaire. "À présent, qui prend soin de nous ?" se demandent les soignants signataires du communiqué. "Nous étions attendus 24h avant, à nos postes pour travailler… le lendemain nous devenions l'ennemi public numéro 1 !" déplorent-ils en dénonçant : "alors que l'hôpital a besoin de soignants, il nous suspend en pleine crise sanitaire ? Cette décision s'oppose totalement au concept du - prendre soin –." 

"En deuil"

Aujourd'hui, ces soignants se disent "en deuil" et appellent à "une prise de conscience" de leurs collègues soignants ainsi que du grand public.

Ils expliquent que "les suppressions de professionnels de santé, parfois en poste depuis de longues années, entraîne une perte des compétences au sein des structures au détriment de la qualité des soins" et "alors que le système de santé en France est déjà en flux très tendu depuis plusieurs années, il faut remplir des lits, coûte que coûte au détriment des patients. L'institution est devenue synonyme de rentabilité."

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