En mai, vous ne pourrez pas faire tout ce qu'il vous plait ! Pour adapter le déconfinement "aux réalités locales" à partir du 11 mai, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé mardi cette classification binaire du territoire, effectuée en fonction de trois critères, établis par le ministère de la Santé et Santé publique France.
"A compter de jeudi, le directeur général de la santé présentera tous les soirs la carte avec ces résultats", pour permettre aux départements de se préparer, a ajouté le chef du gouvernement devant les députés.
Attention, il ne s'agit là que de premières indications. Cette carte pourra ensuite évoluer tous les jours avant d'être "cristallisée" le 7 mai, chaque département étant alors fixé sur la catégorie "rouge" ou "verte" dans laquelle il sera classé après le 11 mai.
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Synthèse de la situation au 30 avril 2020 pic.twitter.com/SbWqr2i3Iu— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) April 30, 2020
Concrètement, les départements en vert sont prêts pour le déconfinement. En revanche, la situation sanitaire des départements en rouge ne permet pas de mettre en place le déconfinement.
Comment les départements sont départagés ?
Le premier critère pris en considération sera "le taux de cas nouveaux dans la population sur une période de sept jours", une des données qui permet d'évaluer si le coronavirus circule toujours activement.
Le deuxième facteur sera la tension des capacités hospitalières, évaluée au niveau régional. Il s'agira de voir, en fonction du taux d'utilisation des lits de réanimation et soins intensifs, "la capacité du système hospitalier à s'être remis de cette première vague", a précisé Edouard Philippe mercredi, au cours de la séance des questions au gouvernement.
Dernier paramètre pris en compte: le niveau de préparation de chaque territoire pour pouvoir tester tous les patients présentant des symptômes et détecter les personnes ayant été en contact avec des cas confirmés de Covid - 20 à 25 en moyenne -, condition sine qua non pour éviter une reprise trop rapide de l'épidémie.
Le Premier ministre vise une capacité d'"au moins" 700.000 tests virologiques par semaine au plan national à partir du 11 mai, pour couvrir les besoins.
Le gouvernement vérifiera aussi la "capacité des brigades" constituées pour identifier les cas contacts "à remonter efficacement les chaînes de transmission".
Les niveaux considérés comme acceptables pour chacun de ces critères n'ont pas encore été précisés, mais ils seront "évidemment publics", a affirmé Edouard Philippe mercredi.
Vert ou rouge, qu'est ce que cela changera ?
Si le déconfinement prendra "une forme plus stricte" dans les départements classés "rouge", "il y a (...) une majorité d'obligations qui seront communes aux départements verts et aux départements rouge", a reconnu le Premier ministre mercredi.
Dans son discours de mardi, il a toutefois réservé le retour des élèves au collège, à partir du 18 mai, ainsi que la réouverture des parcs et jardins aux "départements où la circulation du virus est très faible".
La couleur "rouge" ou "verte" servira aussi de guide aux autorités locales (préfectures, rectorats, maires, etc.) pour prendre leurs décisions, par exemple au sujet de la réouverture des écoles primaires, a-t-il précisé mercredi.