Zoospective, le règne animal : quand l’art se mêle à la science à la Citadelle de Besançon…

Dans le cadre du 10e anniversaire de l’inscription des fortifications de Vauban sur la liste du Patrimoine mondial par l’UNESCO, le Muse?um de Besanc?on propose une exposition ine?dite jusqu’au 15 juillet à La Citadelle ! Au programme : 90 pièces du sculpteur contemporain Corda dont les chimères réalistes côtoient quelques pièces de Barye et de Pompon entre rétrospective animalière et safari : Zoospective, le règne animal… 

"Notre objectif était de proposer une exposition qui établisse un trait d’union entre arts, sciences et société", explique Aurélie Carré, conservatrice du patrimoine et chef d'établissement du Muséum. 

La Citadelle offre un e?crin ide?al aux espe?ces "en voie d’apparition" de Mauro Corda. Le Muse?um nourrit une re?flexion sur l’e?tat et la pre?servation de la biodiversite?, ainsi que la disparition massive de certaines espe?ces. En e?cho avec l’exposition permanente du Naturalium, l’artiste alerte sur les choix actuels et les enjeux pour l’humanite? de demain : la manipulation ge?ne?tique, le rapport a? la norme, la bioe?thique, la responsabilite?, etc. 

Pourquoi Mauro Corda à la Citadelle ?

Avec une expe?rience de plus de 30 ans dans la sculpture animalie?re, Corda axe principalement son œuvre sur le biomime?tisme et le "re?gne animal" mis a? mal par l’humain. Dans ses œuvres hybrides, souvent monumentales, l’artiste joue sur les re?unions harmonieuses de plusieurs animaux telles l’Autruche-girafe, la Girafe-cerf, le Petit chameau yack, le Phacoche?re-antilope, etc. Ces chime?res, par la noblesse de leurs mate?riaux (bronze blanc, bronze nickele?, aluminium, etc.), le rendu de leur musculature ou leur posture, paraissent souvent en tension, mais jamais monstrueuses. Qu’elles soient stylise?es dans le style cubiste de Pablo Picasso, ampute?es ou emprisonne?es dans des cages de perles, elles re?ve?lent une force et une dro?lerie non de?nue?es d’une certaine tendresse.

"L’œuvre de Mauro Corda offrait un contrepied assez naturel à cet ensemble : ses chimères fantastiques s’apparentent à des « animaux augmentés », des hybrides génétiquement modifiés, qui prennent d’assaut l’architecture militaire de Vauban," souligne Aurélie Carré. Et d'ajouter : "Corda est un artiste singulier, qui refuse de se laisser enfermer par les étiquettes. Comme on le voit dans l’exposition, c’est un homme qui explore inlassablement les limites du corps et des possibles, à l’ère des biotechnologies. Il interroge le normal, l’anormal, notre rapport à l’éthique. Au travers de son œuvre, Mauro Corda met en scène les corps augmentés, le fantasme du transhumanisme et du corps parfait", indique la conservatrice. 

Un safari d'un genre nouveau à la Citadelle… 

Zoospective se de?ploie dans l’enceinte de la Citadelle invitant le visiteur a? un safari d’un genre nouveau. Le parcours de?bute au de?tour du Front Saint-Etienne sous l’œil d’un groupe de Chauves-souris suspendues a? la vou?te. Un Gorille- taureau installe? dans le parc des vigognes indique ensuite aux visiteurs la direction a? prendre. Plus haut, dans le parc des Nandous de Darwin, l’Autruche-girafe tro?ne fie?rement du haut de ses 2,38 m. Perche?e sur la demi-lune, la Sauterelle ge?ante semble pre?te a? bondir. Puis, a? l’entre?e, au pied de l’administration sur un parterre de pelouse, c’est l’Ours-Morse rugissant qui fait face aux visiteurs. Le Rat en aluminium, long de plus de 3 m, surveille, perfide, les passants depuis le toit enherbe? de l’ancienne poudrie?re, entre la Chapelle Saint-Etienne et le Noctarium. Pour terminer cette expe?rience immersive, le Barracuda attend les visiteurs dans l’Aquarium, impuissant, comme pris au pie?ge derrie?re ses filets de perles. 

Entre les animaux de Corda et la réflexion sur la préservation de la biodiversité… 

Le Muséum de Besançon poursuit la dynamique liée à l’ouverture du Naturalium, le nouvel espace d’exposition permanente consacrée à la biodiversité et à ses enjeux, ouvert en mai 2017. "Avec cette proposition artistique originale, l’idée est d’offrir un nouvel angle de réflexion sur la place du vivant, aujourd’hui très présent dans les débats économiques et écologiques", souligne Anne Carré. "L’approche artistique se veut complémentaire de l’approche scientifique : derrière leur poésie, tantôt mêlée de tendresse et de mélancolie, d’humour et de révolte, les espèces en voie d’apparition de Mauro Corda résonnent comme un cri d’alerte, un appel à l’éveil des consciences citoyennes", précise la conservatrice. 

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