300 voitures-radars privées d’ici fin 2025 : ”40 millions d’automobilistes” tire la sonnette d’alarme

Alors que le gouvernement prévoit une forte augmentation du nombre de voitures-radars confiées à des sociétés privées, l’association ”40 millions d’automobilistes” dénonce une mesure qu’elle juge inefficace pour la sécurité routière et motivée principalement par des objectifs financiers.

© Alexane Alfaro

Selon une information révélée ce jeudi 5 juin par RMC, le parc de voitures-radars opérées par des entreprises privées devrait passer de 90 à 300 d’ici la fin de l’année. Une évolution que l’association qualifie de ”dérive dangereuse” dans un communiqué publié ce jour.

Pour Pierre Chasseray, délégué général de l’association, la privatisation de cette mission de contrôle routier revient à abandonner une mission régalienne. Il ironise : ”En confiant les radars à des sociétés privées, ce n’est plus “Souriez, vous êtes filmés !”, c’est « Roulez, vous serez plumés ! »”

Une efficacité contestée

L’association remet en cause l’efficacité de ces radars mobiles privés pour lutter contre les comportements véritablement dangereux sur la route. Philippe Nozière, président de ”40 millions d’automobilistes”, déplore que ”Les sociétés privées n’ont aucun pouvoir d’interpellation d’un automobiliste. En multipliant par trois le nombre de voitures-radars confiées à des sociétés privées, on ne fait que contribuer à la croissance du chiffre d’affaires du ministère des Finances ! Mais on n’arrête pas les chauffards alcoolisés ou sous stupéfiants.”

”S’il manque des correcteurs pour le baccalauréat, on recrute des profs ! Pas des sociétés privées !” - Pierre Chasseray

La critique est également dirigée contre l’argument avancé par le gouvernement selon lequel cette délégation permettrait de libérer du temps pour les forces de l’ordre. Une justification jugée absurde par l’association : ”S’il manque des correcteurs pour le baccalauréat, on recrute des profs ! Pas des sociétés privées ! Alors s’il manque des gendarmes et des policiers en France pour assurer les missions de sécurité, on recrute des Forces de l’Ordre ! Pas des sociétés incompétentes pour neutraliser un chauffard !”, martèle Pierre Chasseray.

Une priorité mal orientée

Pour ”40 millions d’automobilistes”, la lutte contre les excès de vitesse est devenue un ”bouc-émissaire” qui détourne l’attention des véritables enjeux de la sécurité routière. L’association cite trois fléaux majeurs : l’alcool, les stupéfiants et l’usage du smartphone au volant, ce dernier étant qualifié de ”cancer de la sécurité routière”.

Enfin, l’organisation appelle à un changement de cap dans la politique publique en matière de sécurité routière, réclamant ”une politique efficace, ciblée sur les comportements à risque et basée sur la prévention et la présence des forces de l’ordre sur le terrain”.

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