Alexandre Adler : “Faire de nos voisins du sud nos partenaires”

Le journaliste spécialiste des relations internationales et historien, Alexandre Adler était l’invité du Rotary samedi 16 avril 2016 à Besançon. Dans l’amphithéâtre comble de Micropolis, il a brossé devant un auditoire attentif le tableau de la situation liée à l’afflux de migrants. Il a bien sûr pointé le Djihadisme et le danger de la radicalisation islamique mais sans pour autant en condamner tout le monde musulman…

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Il a mis le doigt sur les faiblesses nationales mais aussi européennes, mais il a également vanté les mérites du modèle français d’intégration, terminant son exposé (comme à l’accoutumée pour lui, d’un seul tenant, sans notes et non sans humour) sur une tonalité optimiste qu’il a bien voulu détailler dans l’interview accordée à maCommune.info l’issue de la conférence.

maCommune : Vous avez fait aujourd’hui le constat d’une société en grande difficulté, la comparant à un malade dans un état grave, mais dîtes vous, il y a des remèdes…

Alexandre Adler : "Il y a des solutions ! Nous restons un des pays les plus riches de la terre, même avec une croissance qui faiblit. Ce n’est pas possible que des gens meurent de faim chez nous et que des populations soient laissées à l’abandon. C’est une question de volonté d’organisation politique et sociale. Et ces vingt dernières années, ce socle a été érodé. Il va nous falloir faire autrement. Nous le savons et nous y allons, mais à reculons. C’est une affaire de volonté." 

maCommune : En ce qui concerne "la crise des migrants", vous élargissez le propos aux "immigrations". La solution de cet immense problème réside selon vous, en partie, dans le type de relations que nous entretenons avec notre sud, le Maghreb. Les pays qui le composent devraient passer du statut de "voisins" à "partenaires" dîtes vous ?

Alexandre Adler : "Je pense qu’un peu d’attention et un peu d’intelligence politique vis-à-vis du Maghreb, en général, pourrait arranger beaucoup de choses, surtout que la population maghrébine, même pauvre est mieux intégrée dans son identité, que la population des banlieues, ici, qui se cherche encore. Alors, pouvoir s’appuyer à la fois sur une France solide et un Maghreb solide résoudrait 80% de nos problèmes. Oui, nous devons avoir avec ces pays, non plus seulement des relations de voisins, mais mieux, de partenaires."

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