Besançon : la police incite les citoyens à signaler anonymement les points de deal

Face à la problématique majeure du narco-trafic dont la ville de Besançon n’est pas épargnée, le directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs a souhaité promouvoir le réflexe de participation citoyenne dans la lutte contre les produits stupéfiants lors d’une conférence de presse vendredi 21 novembre 2025 à l’Hôtel de police. À travers le site gouvernemental, masécurité.interieur.gouv.fr Laurent Perraut, invite ainsi tous les citoyens à dénoncer de manière anonyme et sécurisée les trafics dont ils auraient connaissance. 

Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs. © Élodie R.

En plus des démarches traditionnelles en lien avec les autorités, le site internet masecurite.interieur.gouv.fr permet à tout citoyen de contacter directement en ligne, via un système de tchat un gendarme ou un policier 7 jours sur 7 et 24h sur 24h. 

Pour le directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs (DIPN), cet outil peut également s’avérer précieux dans la lutte contre les produits stupéfiants car "la sécurité est l’affaire de tous", a rappelé Laurent Perraut. Il a ainsi tenu à inviter les citoyens à avoir recours à cet outil pour signaler des crimes et délits dont il aurait connaissance et "qui ne nécessitent pas une réponse immédiate" des forces de police et de gendarmerie. 

Environ 16 signalements par mois

Pourquoi et surtout pourquoi maintenant ? Eh bien parce que ça marche, a répliqué Laurent Pernaut qui nous rapporte que depuis le début de l’année "186 signalements liés au trafic de stupéfiants sur l’ensemble des zones police du Doubs" ont été enregistrés. Cela représente environ 16 signalements par mois, "mais nous sommes en capacité d’en absorber beaucoup plus", affirme le DIPN. D’autant que le sérieux des signalements est tel qu’il permet bien souvent "de déboucher sur des interpellations et des démantèlements de points de deal". 

Pour Laurent Perraut, l’enjeu est tel qu’il est "de notre devoir de faire connaître cet outil". Si tous les signalements seront exploités par la cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS), assure le directeur, il juge toutefois important de rappeler que ces signalements doivent concerner "des choses précises et tangibles". Le but n’étant pas de surcharger la police de signalements inutiles concernant par exemple des troubles à l’ordre public mineurs qui peuvent être résolus par d’autres canaux, comme l’appel au 17, mais bien de "signaler des faits de manière sécurisée et anonyme" qui permettront à la police de mener des investigations, dans le but de faire cesser ces trafics.

Un outil qui porte déjà ses fruits

Le directeur a partagé des exemples très corrects de signalements récents ayant donné lieu à des démantèlements de points de deal. 

Pour Laurent Perraut, l’efficacité de l’outil n’est donc plus à démontrer "mais je pense qu’on peut amplifier la prise de conscience citoyenne en le faisant davantage connaître", a précisé le DIPN. La participation citoyenne représente aujourd’hui un "atout majeur pour tout le monde" puisqu’elle permet des actions concrètes sur "la tranquillité publique et la santé de nos concitoyens" a conclu Laurent Perraut. 

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