Chaleurs caniculaires : nouvelle année noire pour les agriculteurs du Doubs ?

En cette fin juillet 2018, les premières récoltes des céréales sont terminées. L’heure est au bilan pour les agriculteurs. Et celui-ci n’est pas rose : si certains « s’en sortent bien« , pour bon nombre d’entre eux, la situation est « catastrophique« …

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Frank Schnoebelen est conseiller agronomie et grandes cultures à la Chambre d'agriculture du Doubs. Et pour lui, les récoltes de cette année – en blé, orge et colza - se rapprochent des désastreux résultats de 2016, année si sombre pour les agriculteurs.

Un bilan moyen mais de gros écarts

Pourtant, le bilan global est "relativement moyen" : ni trop mauvais, ni trop bon. Mais le problème se trouve autre part. "D'ordinaire, une exploitation tourne autour de 70 quintaux à l'hectare. Là, ça va de 35 quintaux pour certains à 85 pour d'autres" explique l'expert.

Autrement dit, si le bilan est honorable pour certains, "plusieurs ont des résultats carrément catastrophiques selon leur secteur, leur type de sol ou leur climat."

Inondations puis canicule

En cause : les inondations de juin, qui ont "favorisé le développement de certaines maladies sur les céréales". Suivies des fortes chaleurs de juillet, sans pluie cette fois. "Les sols profonds ont pu accumuler l'eau et résister un peu à la chaleur, mais les sols superficiels ont cramé avec le soleil" détaille Frank. D'où ces différences de résultats entre les secteurs.

Les éleveurs en difficulté

"Et ce n'est pas fini : avec les chaleurs actuelles, les maïs (plantés au printemps) sont en train de griller." De même que les pâtures. "Il n'y a plus rien dans les champs avec le sec, et les éleveurs commencent à taper dans les stocks de fourrage pour l'hiver. Ils devront en racheter cet automne, ça leur fait un coût supplémentaire."

Un trou dans la trésorerie

Cette situation désole le conseiller. "C'était déjà un peu compliqué depuis 2016 niveau trésorerie ; 2017 avait un peu redressé la barre mais là ça enfonce le clou". Il prévoit donc des moments difficiles pour les agriculteurs touchés par ces aléas climatiques, "qui n'ont pas vraiment de solutions : moins de rendements, ça veut dire moins de rémunération."

Frank estime que, si les chaleurs perdurent et continuent de "griller le maïs", les collectivités devraient "commencer à bouger."

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