Chauffage et carburant : on dépense plus en Bourgogne Franche-Comté

34% des ménages sont exposés à la vulnérabilité énergétique et consacrent une part importante de leurs dépenses à se chauffer ou se déplacer selon une nouvelle étude de l’Insee. La région apparaîtrait même comme l’une des plus concernées par cette problématique.

© Damien Poirier

1 560 euros, c’est la facture moyenne annuelle de chauffage d’un ménage en Bourgogne-Franche-Comté, contre 1 250 euros en France métropolitaine. Une facture qui s’alourdit encore si on habite une maison avec 1 800 euros de frais en moyenne.

Cette dépense constitue la première cause de vulnérabilité énergétique, touchant un ménage sur quatre, soit 295 400 ménages comtois et bourguignons. Sachant qu’est considéré comme vulnérable, tout ménage consacrant plus de 8 % de leur revenu disponible à des dépenses en énergie pour leur logement (ou plus de 4,5% à des dépenses en carburant pour le travail ou les services).

Le climat et l’ancien en cause

"Le climat plus froid et le parc de logements plus anciens ont bien sûr une incidence. Après guerre et jusqu’en 1975, on construisait des logements sans trop se soucier des dépenses énergétiques", souligne Patrice Perron, responsable du département statistiques de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) en Franche-Comté, qui a participé à cette étude.

De la même façon, les dépenses en chauffage seraient plus élevées en campagne qu’à la ville. "Il y a plus d’habitats individuels, avec des surfaces plus importantes. Tandis qu’en ville, les superficiesde l’habitat collectif sont plus faibles et les performances énergétiques meilleures."

50% de dépenses en plus en montagne

Mais les écarts peuvent aussi être très forts selon le type de chauffage. Ainsi le bois, surtout utilisé en zone rural, à l’avantage d’être très peu cher et n’induit quasiment pas de vulnérabilité en région, seuls 3% des ménages concernés.

Tandis qu’un ménage sur deux ayant recours au fuel serait considéré vulnérable. Le gaz, qu’on utilise principalement en ville, serait un peu moins en cause. Plus difficile enfin d’avoir une estimation autour de l’électricité "dont on a recours partout et pour tous types de logements." Reste que l’effet climatique est à prendre en compte. "Il faut compter en moyenne 50% de dépenses supplémentaires en chauffage en zone de montagne", reconnait Patrice Perron. Les secteurs de l’Isle sur le Doubs, Valdahon et Maîche sont ainsi plus vulnérables.

De 870 à 1400 euros par an pour se déplacer

Pour ce qui est du carburant : les zones les moins densément peuplées, éloignées des lieux d’emploi, d’équipements ou de services, sont sans surprise les plus vulnérables. En Bourgogne-Franche-Comté, 181 800 ménages sont concernés, soit 15 % de l’ensemble contre 10 % en moyenne en France.

La facture moyenne étant de 870 euros par an et pouvant monter jusqu’à 1400 euros dans les zones les moins denses. Sachant qu’un ménage sur deux utilise la voiture en région pour aller au travail, la note s’avère plutôt salée. "Besançon et les secteurs autour de Saône, Baume-les-Dames et Saint Vit sont les zones où la vulnérabilité est la plus faible car on y trouve des pôles urbains avec des zones d’emplois et des transports publics." Le secteur des balcons du Lomont est en revanche plus touché. Les frontaliers, bien qu’effectuant de longs déplacements, sont peu vulnérables grâce à leurs revenus élevés.

D’une façon générale, la région a été ciblée comme prioritaire dans la stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable 2015-2020. 58 200 ménages y cumuleraient la double vulnérabilité (chauffage et carburant), surtout dans le nord et l’ouest de la Haute-Saône, ce qui est encore au-dessus de la moyenne nationale.

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