Collège Diderot : le recteur maintiendra “en partie” les moyens alloués aux enseignants référents

Après une opération « collège mort » lundi, puis une journée de grève ce mardi, au collège Diderot à Besançon, le recteur de l’académie a convoqué la presse mardi 18 février pour y répondre et annoncer le maintien « en partie » des moyens dans cet établissement du réseau d’éducation prioritaire (REP+).

Patrice Durant, inspecteur d'académie-directeur académique des service de l'Education nationale du Doubs, Jean-François Chanet, recteur de l'académie de Besançon, Frédéric Patout, secrétaire général adjoint-directeur académique de l'organisation et de la performance. ©Alexane Alfaro ©

Les syndicats dénoncent une baisse de moyens notamment la suppression d'une des deux classes de niveau de 3e à la rentrée 2020-2021, mais aussi, et surtout la fin des moyens alloués aux enseignants référents qui permettent selon eux de garantir un climat serein au sein de l'établissement. La suppression d'une décharge horaire de 38 heures par semaine sur le collège ne permettrait plus selon les enseignants référents de mener des actions de rencontres dans les écoles, de café des parents, de recherche de stage pour les élèves de 3e en collaboration avec le monde de l'entreprise ou la découverte de nouveaux univers culturels.

"Certes, il y a beaucoup de difficultés sociales dans les REP+, mais il y a également des difficultés sociales dans des secteurs qui ne sont pas des REP+"

Jean-François Chanet rappelle qu'en 2014, une réorganisation de l'éducation prioritaire avait modifié les "réseaux éclair" en ce que nous appelons aujourd'hui des REP (réseau d'éducation prioritaire). Dans ce cadre, une réorganisation des moyens avait dû être mise en place dans tous les établissements en REP, dont le collège Diderot à Besançon, Signoret à Belfort, Blazer à Montbéliard et le collège de Bethoncourt. Les "réseaux éclair" bénéficiaient alors de dotations spécifiques qui ont, lors de la réforme de 2014, été remplacées, compensées par des moyens pour les REP+.

"Les moyens devaient être remplacés les uns par les autres, en tout cas, c'est ce qui avait été fait ailleurs, c'est ce qui avait été prévu par une circulaire du 4 juin 2014, les avantages des "réseaux éclair" et les avantages du nouveau système "REP" ne devaient pas être cumulés. Or, dans l'académie de Besançon, c'est ce que nous avons fait !" rappelle le recteur. Les établissements de l'académie n'avaient donc pas subi de changements de moyens à cette époque.

"Vous comprendrez que je trouve un peu dur que l'on nous le reproche aujourd'hui parce que si nous sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait revenir sur cette volonté que nous avions de renforcer encore la discrimination positive à l'avantage des REP+, c'est parce que les moyens de cette année sur le second degré nous ont obligés à un souci d'équité globale. Certes, il y a beaucoup de difficultés sociales dans les REP+, mais il y a également des difficultés sociales dans des secteurs qui ne sont pas des REP+ (…)."

Les moyens seront "en partie" maintenus, auto-évaluation après…

Le recteur a décidé de rétablir une partie des moyens qui auraient dû être supprimés depuis 2014 "pour pouvoir montrer dans le cadre des évaluations des établissements qui seront mises en place dès la rentrée 2020-2021, qu'ils seront utiles et efficacement utilisés pour améliorer les résultats des élèves."

Ces évaluations, ou plutôt ces auto-évaluations qui seront réalisées par les enseignants eux-mêmes, notamment dans les quatre REP+ de l'académie, participeront à la création d'un "laboratoire qui permettra de mieux prouver, à ceux qui en douteraient, que ces moyens sont nécessaires parce qu'ils se traduisent par des résultats en hausse chez les élèves."

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