Conseil régional: le dialogue social va-t-il sortir de l’ornière ?

A la veille d’une importante réunion du comité technique paritaire, salariés et exécutif de la Région se sont observés ce jeudi matin en chiens de faïence à travers les vitres de l’Hôtel de Grammont à Besançon.

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A l'appel d'une intersyndicale CFDT, CGT, FO, FSU et UNSA, une bonne centaine de salariés sur 430 se sont réunis dans le brouhaha devant les fenêtres du conseil régional à l'endroit même où se tenait une réunion des vice-présidents autour de Marie-Guite Dufay. Ils voulaient dénoncer par anticipation une éventuelle rupture de l'accord sur le temps de travail signé en 2001.

Les collectivités territoriales devant aligner leur dispositif de compte épargne temps sur celui de la fonction publique, avec la possibilité de monétiser des jours épargnés, Marie-Guite Dufay souhaite « avoir une discussion sur le temps de travail dans le cadre d'une vaste concertation sur six mois ». « Nous n'avons encore rien décidé, mais il n'y a pas de sujets tabous. Il est possible que rien ne bouge sur les RTT. Notre préoccupation c'est d'être le plus efficace possible au service des citoyens », a rassuré la présidente lors de point presse.

Alors que 86% des salariés ont choisi une configuration de travail de 39h hebdomadaires assorties de 24 jours de RTT dans l'année, ils soupçonnent la direction de vouloir leur imposer la prise d'une partie des congés (de 11 à 13 semaines) ou des récupérations à Noël et au mois d'août, périodes calmes par excellence pour le service public régional.

Dans une pétition signée par 260 personnes, remise au directeur de cabinet Jean Auvillain, les syndicats réclament le strict statu quo. « Les gens veulent décompresser quand ils en ont besoin, non pas quand on leur dicte », estime Dominique Aubry-Frelin, secrétaire de la section CFDT, qui précise qu'une modification du système mettrait de nombreuses femmes en difficulté, notamment pour la garde de leurs enfants. « Nous demandons que le dialogue social ne soit pas seulement invoqué, mais réellement pratiqué », réclame-t-elle en dénonçant « les réunions bidons dont rien ne sort».

Pour Marie-Guite Dufay, qui a envoyé un courrier à tout le personnel, il faut instaurer le dialogue social par le biais des instances existantes. « Depuis un mois, je suis confrontée en boucle à une posture politique, à un dialogue de sourds » a-t-elle regretté.

La teneur du comité technique paritaire de ce vendredi sera déterminante pour la suite du conflit, avec en toile de fond cette lancinante question: la réorganisation envisagée est-elle compatible avec le maintien de tous les acquis sociaux ?

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