Coup de matraque à Besançon : des syndicats adressent une lettre ouverte au Préfet

Quatre syndicats (CGT, FO, FSU et Solidaires) se sont associés ce 2 avril 2019 pour adresser une lettre ouverte au Préfet du Doubs, Joël Mathurin, suite au coup de matraque reçu par un manifestant samedi dernier. Hier, le Préfet annonçait la saisie de l’IGPN pour « apporter un éclairage complet sur les circonstances dans lesquelles un bâton de défense souple a été employé ».

© Hélène Loget

Voici la lettre adressée au Préfet du Doubs (signée par la CGT, FO, Solidaires et le FSU) :

"À Besançon comme partout en France les brutalités policières augmentent et les représentant.e.s de l’État nous mentent. Samedi dernier un palier inadmissible a été franchi : gazage à bout portant devant le rectorat sur des militant.e.s pacifistes, dont des représentant.e.s syndicaux/cales puis emploi de grenades contre une foule bon enfant majoritairement composée de familles.

Une nouvelle fois des violences policières inacceptables ont été commises sur un gilet jaune matraqué au visage comme l’atteste une vidéo de presse et contrairement à vos déclarations dans les médias.

Voulez-vous nous mettre à genoux comme les lycéens et lycéennes de Mantes-la-Jolie ? La politique de la terreur ne fonctionne pas, la répression ne fait qu’attiser la colère profonde. Nous dénonçons, Monsieur le Préfet, la doctrine du maintien de l’ordre à « la française » et appelons au rejet de ses lois liberticides et à une réponse politique et non policière aux revendications mises en avant dans les manifestations".

Une lettre au lendemain de la saisie de l'IGPN

Cette lettre intervient au lendemain de la saisie de l'IGPN par le Préfet du Doubs. « Afin d’apporter un éclairage complet sur les circonstances dans lesquelles un bâton de défense souple a été employé ».

C’est justement ces circonstances qui ont créé la polémique sur les réseaux sociaux. D’un côté la vidéo postée en ligne samedi par Radio Bip montre un homme de dos,  recevant un coup de matraque d’un policier.

D’un autre côté, la Préfecture assure que cette personne a été touchée pour deux raisons :  « Il a essayé de faire obstruction à la poursuite du casseur recherché. On ne le voit pas sur la vidéo, mais les policiers passent et ne s’arrêtent pas vers lui, car ils continuent de remonter la voie pour arrêter le casseur. Il n’était donc pas la cible. Il était là pour protéger les casseurs afin qu’ils puissent s’enfuir. Il faisait donc obstruction de son corps », nous expliquait ce dimanche Nicolas Régny, directeur de cabinet du Préfet du Doubs.

La deuxième raison donnée est celle-ci : « Il y a une bombe lacrymogène à ses pieds qui n’avait pas fonctionné et qu’il a essayé de ramasser afin de la relancer sur les Forces de l’Ordre », a indiqué Nicolas Régny qui précisait que la personne qui a reçu le coup de matraque a été légèrement blessée à l’arcade sourcilière.

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