Délinquance dans le Doubs : une hausse de plus de 40% des violences sexuelles en 2018

Comme chaque année, la préfecture du Doubs établit un bilan de la délinquance dans le département. Ce jeudi 7 février 2019, le préfet Joël Mathurin, entouré des procureurs de Besançon et Montbéliard ainsi que des gendarmes et policiers, a commenté les chiffres de 2018…

Image d'illustration © Pixabay/ninocare

Parmi les chiffres qui nous sont communiqués sur la délinquance en 2018, l'un d'eux nous saute aux yeux. Il concerne les violences sexuelles avec une hausse inquiétante de 40,4% par rapport à 2017, soit 120 faits de plus en 2018. Pourquoi une telle évolution ?

Selon le préfet, "ce chiffre met avant une situation qui était cachée, passée sous silence". Le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, ajoute que cette augmentation "n'est pas un nombre réel, mais le nombre de dénonciations." Il ajoute que "c'est sans doute lié à l'affaire Weinstein, au mouvement #MeToo, etc." qui aurait permis de délier les langues des victimes de harcèlement et de violences sexuelles.

Les atteintes volontaires à l'intégrité physique en hausse

Les atteintes volontaires à l'intégrité physique (AVIP) sont en augmentation de +367 faits en 2018 avec 5 233 faits contre 4 866 en 2017. Le taux pour 1 000 habitants, 9,81, est très légèrement supérieur à celui du national qui est de 9, 42. Ce sont surtout les violences physiques non crapuleuses qui sont en légère augmentation alors que les violences physiques crapuleuses accusent une baisse avec 65 faits de moins par rapport à 2017.

En matière d'AVIP, le nombre de faits élucidés augmente passant de 3 259 en 2017 à 3 437 en 2018. Le taux d'élucidation atteint 64%.

Hausse des violences physiques intra-familiales…

Les violences intra-familiales représentent 34% de l'ensemble des violences dont 25% de violences conjugales et 9% de violences hors conjugales (autres membres de la famille que le conjoint).

En 2017, ces violences représentaient 1 593 faits alors qu'en 2018 ce chiffre s'élève à 1 828 faits. Cette nette augmentation peut s'expliquer en partie par la libération de la parole des femmes ou des enfants victimes de violences.

Pour le procureur de la République de Besançon, "Si beaucoup pensent qu'il y a une recrudescence de la délinquance dans la rue, aujourd'hui, l'endroit le plus dangereux, c'est la cellule intrafamiliale".

Sur les cinq homicides constatés en 2018 dans le Doubs, trois d'entre eux sont des drames familiaux.

Les femmes et les enfants, premières victimes des violences intra-familiales

Les enfants représentent notamment 44% des coups et blessures volontaires dans le Doubs, 25% des viols et violences sexuelles et 21% des menaces et chantages.

Il est à noter que la majeure partie des violences intra-familiales s'exerce sur les femmes soit 79% des faits en 2018. Le taux s'élève à 88% dans les violences conjugales.

Étienne Manteaux précise que les victimes de violences conjugales et intra-familiales "sont mieux reçues dans les commissariats et mieux prises en charge" tout en reconnaissant qu"'il y a encore des marges de progrès à faire".

Lorsque cela est utile, elles sont orientées notamment vers des travailleurs sociaux et les associations d'aide aux victimes afin qu'une prise en charge globale de la situation de chaque victime puisse être mise en œuvre.

Bilan global de la délinquance dans le Doubs en 2018 (par rapport à 2017) :

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