Eole : une pendulette pour redorer le blason des lycées professionnels

Ce mercredi 20 juin 2018, le rectorat de Besançon a accueilli les professeurs et formateurs à l’origine du projet « Eole ». Leur idée ? Faire construire une « pendulette » aux élèves de filières professionnelles pour mettre en avant leur formation. 350 lycéens de toute l’Académie ont ainsi mis la main à la pâte pour présenter un produit, bientôt en vente au public… 

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"Eole", c'est une petite pendulette haute d'une quarantaine de centimètres. Son design original affiche l'heure de façon "vagabonde" : les minutes sont indiquées sur l'arche supérieure, et les heures sur les trois disques : toutes les 60 minutes, la rotation des disques entraîne l'affichage de l'heure suivante.

Ce qui fait sa spécificité, outre son apparence peu commune ? Ce petit bijou de microtechnique a été fabriqué par les élèves des filières professionnelles de l'académie de Besançon, de A à Z, durant l'année.

Partage des tâches

Les 14 lycées de la région impliqués dans le projet se sont partagé les étapes de production : Besançon et Morteau étaient chargés de l'assemblage, quand les élèves du lycée Montciel à Lons-le-Saunier s'occupaient du budget. A Mouchard, on tournait les socles et à Morez, les lycéens découpaient au laser les pièces. Et les exemples se multiplient, les élèves se spécialisant en fonction de leur domaine de compétences.

150 pendulettes par an, plusieurs mises en vente

"Le principe de base était de mettre en valeur la filière professionnelle" explique M. Wilczak, professeur de construction à Morteau et co-pilote du projet, "en présentant un produit original et de qualité au public,  réalisé par les élèves eux-mêmes". 150 pendulettes, fruits de quatre ans de prototypages, devraient ainsi être construites chaque année. Plusieurs seront vendues durant les 24h du temps au musée du temps.

Faire travailler les élèves sur du concret

Et si l'intérêt est de se faire reconnaître du public, il est aussi pédagogique pour les élèves. "Au cours de l'année, ils travaillent sur des projets "poubelles", c'est-à-dire que leurs productions ne seront pas utilisées hors du lycée. Là, ils construisent quelque chose qui a une vraie utilité et qui est présentée et vendue à des gens extérieurs".

Cet exercice leur permettrait ainsi de "s'impliquer d'avantage sur le projet tout en se responsabilisant : ils doivent suivre de réelles contraintes et les erreurs ont un vrai impact" conclut le professeur.

Jean-François Chanet : "s'orienter vers les filières pro par choix, pas par dépit"

Cette initiative a été saluée par le recteur de l'Académie de Besançon, Jean-François Chanet, qui n'exclue pas d'élargir ce projet aux collégiens. Venu exprimer sa "fierté" devant le travail accompli, il rappelle que ce type de travail manuel, "souvent présenté comme destiné à ceux qui ratent, mobilise toutes les ressources de l'intelligence" ; et qu'un tel projet "donnera envie aux collégiens de s'orienter vers des filières professionnelles, non pas par dépit mais par choix."

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Les établissements impliqués dans le projet :

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