Femmes: l’inégalité entre les deux sexes, on en parle, et après?

L’INSEE vient de révéler dans une étude ce que tout le monde savait déjà. Les femmes sont moins bien loties que les hommes sur le marché du travail…

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L'étude présentée ce mardi à Besançon sur les femmes en Franche-Comté recense une pile de lieux communs. Ne savait-on pas déjà qu'elles gagnent moins que les hommes, qu'elles souffrent plus que les hommes de la monoparentalité, qu'elles sont plus touchées par le chômage et la précarité, qu'elles sont sous-représentées dans les catégories des chefs d'entreprise et des cadres, qu'elles travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes...
 
A l'initiative de l'Etat, de la Région et de l'INSEE, cette étude intitulée « Femmes en Franche-Comté: vie familiale et situation professionnelle en Franche-Comté », enfonce des portes ouvertes. Certes, elle a le mérite de chiffrer la situation et de démontrer qu'en Franche-Comté « c'est un peu pire qu'ailleurs sur tous les tableaux ». C'est Philippe Maffre, secrétaire général pour les Affaires régionales à la préfecture, qui en fait l'amer constat, mais sans pouvoir énoncer la moindre mesure concrète pour y remédier. « La Franche-Comté est une vieille région catholique et rurale », relève simplement le secrétaire général. « Il y a une spécificité de ces problèmes en Franche-Comté, c'est culturel », note de son côté Danièle Dulmet, déléguée régionale aux droits des femmes.
 
Fallait-il attendre cette étude avant de passer à l'acte et mettre en oeuvre des mesures pour favoriser l'égalité entre les deux sexes ? En tout cas, l'étude de l'INSEE devrait enfin servir d'aiguillon puisque ce diagnostic s'inscrit notamment dans le cadre du Contrat de projet Etat-Région 2007-2013 qui fait de l'égalité entre les femmes et les hommes une priorité. « Seize situations négatives saillantes d'inégalité vont être croisées avec les stratégies de développement régionale », a suggéré la représentante de la Région.
 
Comme « leviers pour agir » sont évoqués un travail de sensibilisation auprès des jeunes sur les métiers, l'accès facilité à la formation et à l'accès à la vie professionnelle, l'accueil de la petite enfance... Il y a un déficit criant de structures d'accueil des jeunes enfants dans le Jura et en Haute-Saône. Après le constat, quelles actions? Signe positif mis en exergue par Danièle Dulmet, la mise en place d'une crèche à Technom-Belfort.
 
Plus généralement, Philippe Maffre, conscient de la difficulté de faire avancer ce dossier, évoque la mise en place de « quotas ». Tout en reconnaissant au passage que « c'est l'Europe qui nous a obligés à tenir compte de ce critère d'égalité», le secrétaire général estime qu’en France «il faudra faire preuve de volontarisme et passer par des contraintes ». Après les lieux communs, les voeux pieux ? En attendant, les femmes franc-comtoises perçoivent en moyenne un salaire annuel inférieur de 25% à celui des hommes...
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