Grand Frais sur le point de racheter une trentaine de magasins Gifi

Le distributeur alimentaire Grand Frais veut racheter une trentaine de magasins Gifi, ont annoncé mercredi les deux enseignes. La chaîne de produits frais, en développement, espère ainsi renforcer son maillage territorial tandis que la seconde, en difficulté, cherche à assurer sa pérennité.

Magasin Gifi à Chateaufarine. © Gifi Besançon Chateaufarine

"Grand Frais et Gifi se sont rapprochées en vue de la cession" de 25 à 30 magasins, expliquent les enseignes dans un communiqué commun, confirmant une information du site spécialisé LSA. La réalisation définitive de l’opération, dont le montant n’est pas communiqué, "est envisagée courant 2026", sous réserve notamment des "autorisations réglementaires requises". "Le nombre de magasins concernés et le calendrier détaillé seront communiqués ultérieurement", est-il ajouté.

Assurant vouloir "mettre tout en œuvre pour préserver l’emploi", Grand Frais entend par ailleurs proposer "un poste avec reprise de leur ancienneté" aux salariés de Gifi concernés. Cette "opération de croissance externe avec plusieurs magasins à la clé" serait "une première" pour le spécialiste des produits frais, a déclaré à l’AFP le président de Grand Frais gestion, Jean-Paul Mochet, assurant ne pas "être dans une course au mètre carré".

Une concurrence accrue

Créé en 1997, Grand Frais revendique une vingtaine d’ouvertures par an, pour un total de 335 points de ventes, essentiellement en France. Son chiffre d’affaires, non publié, est estimé entre 4,5 et 5 milliards d’euros par Kantar, selon le dirigeant. Les magasins Gifi qui l’intéressent sont "plutôt" situés en "périphérie", dans des "zones commerciales denses" et ont "à peu près la même taille" qu’un Grand Frais, explique encore monsieur Mochet.

Spécialisé dans les articles à petits prix, Gifi mise pour sa part "sur la consolidation et la valorisation de ses acquis pour assurer sa pérennité et préserver l’emploi", selon le communiqué. "Quand on commence à vendre les bijoux de famille, c’est que ça ne va pas", a constaté Laurent Mardaga, délégué CFDT au siège social de Gifi, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). 

Devant faire face à la concurrence d’autres magasins (Action, Maxibazar) et plateformes internet comme Temu, spécialiste du hard discount au moyen d’un marketing publicitaire très agressif Gifi est à la peine. Après un rééchelonnement de sa dette l’an dernier, l’enseigne a arraché en janvier auprès de ses banques un plan de soutien financier, moyennant une nouvelle gouvernance et la mise en retrait du fondateur de l’enseigne, Philippe Ginestet. La vente de magasins doit permettre d’apporter des liquidités au groupe, qui perd un million d’euros par jour, selon une source proche du dossier. Mais cette stratégie ne portera ses fruits que si l’activité repart, ajoute-t-elle. l’enseigne souffre en effet après deux années de pertes, les premières de l’histoire du groupe créé en 1981.

(AFP)

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