Les victimes, toutes contactées via un site de rencontres homosexuelles, étaient ciblées en raison de leur orientation sexuelle. Les mis en cause utilisaient la plateforme de rencontre GRNDR pour prendre rendez-vous avec les victimes. Une fois la rencontre fixée, celles-ci étaient attirées dans un guet-apens : violemment agressées, menacées avec des armes blanches (couteau, scie à métaux), et dépouillées de leurs biens personnels.
Dans certains cas, les violences étaient enregistrées en vidéo, images retrouvées lors des perquisitions téléphoniques.
Deux équipes distinctes identifiées
L’enquête a permis de révéler l’existence de deux groupes criminels distincts, sans lien entre eux, agissant de manière indépendante :
Une équipe de trois individus (parfois deux selon les faits)
Six extorsions ont été recensées. Les victimes étaient attirées dans la même cage d’escalier, systématiquement. Les agressions étaient accompagnées de frappes, menaces sous arme blanche, et captation vidéo des violences.
Les investigations, notamment l’exploitation approfondie de la télédétection et de la mémoire profonde des téléphones, ont permis de consolider six faits distincts et d’identifier un troisième mis en cause. L’un des faits a conduit à une interpellation en flagrance, la victime ayant reconnu deux de ses agresseurs.
Une équipe de deux individus
Deux extorsions avec séquestration à domicile ont été relevées. Les auteurs se rendaient chez leurs victimes, les ligotaient, les frappaient (à l’aide notamment d’un couteau, d’une casserole, puis d’un rouleau à pâtisserie) et procédaient au vol de leurs effets personnels. Lors de leur arrestation en flagrance, les investigations ont permis de remonter les deux faits de séquestration et violences.
L’équipe de deux mis en cause a reconnu l’intégralité des faits reprochés. L’équipe de trois a admis les faits partiellement, avançant l’argument fallacieux de vouloir "s’en prendre à des pédophiles", propos contredits par les éléments matériels et le mode opératoire.
À la suite des différentes arrestations, une commission rogatoire a été ouverte.?Les cinq mis en cause ont été successivement présentés au juge d’instruction, en vue de leur mise en examen pour : extorsion sous la menace d’une arme, vol avec arme, violences aggravées (réunion, arme, préméditation), port sans motif légitime d’une arme blanche, violences commises en raison de l’orientation sexuelle de la victime.
"Ces faits constituent des infractions pénales d’une gravité particulière, compte tenu des violences, des séquestrations, ainsi que du caractère discriminatoire ciblant les victimes", tient à préciser la police de Besançon.
