Journée du droit des femmes : “la gendarmerie se féminise au fur et à mesure”

À l’occasion de la journée internationale du droit des femmes ce dimanche 8 mars 2020, nous vous proposons de découvrir le parcours d’Elsa, gendarme à la brigade de Quingey et officier de police judiciaire.

© Gendarmerie mars 2020 ©

À 30 ans, Elsa B. a commencé ses études à Grenoble où elle décroche un baccalauréat scientifique, un DUT en industrie agroalimentaire et biologique puis une licence en transformation des produits alimentaires. En 2013, elle décide de se lancer dans le concours des sous-officiers de la gendarmerie. Après l'école, elle entre à la garde républicaine (régiment d'infanterie) à Paris en 2014. C'est en août 2018, qu'elle rejoint la brigade de Quingey.

MaCommune.info : Pourquoi quelles raisons êtes –vous entrée à la gendarmerie ?

Elsa : "C'est quelque chose qui m'attirait depuis que j'étais jeune. J'ai un père réserviste dans l'armée de Terre donc j'ai côtoyé un peu ce milieu et c'est quelque chose qui me plaisait. J'ai ensuite hésité entre l'armée de Terre et la gendarmerie. J'ai finalement choisi la deuxième option, car il y a l'aspect du contact avec la population, beaucoup de missions variées, des spécialités accessibles comme : des unités d'intervention, les maitres chiens, la police judiciaire, les brigades de recherches, les sections de recherches, des pilotes d'hélicoptères, des spécialistes montagne… Il n'y a pas vraiment de routine dans ce métier".

mC : Est-ce qu'il est difficile de "faire sa place" dans un milieu où la majorité sont encore des hommes ?

Elsa : "Personnellement, je n'ai pas eu de difficultés pour m'intégrer. A Quingey, nous avons la parité, quatre femmes, quatre hommes. Je pense qu'il faut savoir s'imposer et si des femmes gendarmes trouvent des choses déplacées, il ne faut pas qu'elles hésitent à en parler. Parfois des collègues ne se rendent pas compte qu'ils ne sont pas très délicats. Je ne suis pas concernée, mais peut-être que dans certaines autres unités, il y a des anciens qui trouvent bizarre qu'il y ait des femmes en gendarmerie. Ils ont probablement connu l'époque où il n'y avait pas de femmes".

mC : Pensez-vous que dans ce milieu, les femmes sont exclues des postes à hautes responsabilités ?

Elsa : "Je ne pense pas. Que l'on soit un homme ou une femme, il faut faire ses preuves, montrer que l'on est capable et que l'on est motivé. La gendarmerie se féminise au fur et à mesure. En tant que femme, il faut aussi que l'on se dise qu'on est capable. Peut-être aussi que certaines femmes privilégient leur vie de famille à leur carrière. C'est aussi une question de choix personnel.

Les femmes peuvent prétendre aux mêmes postes que les hommes. Il y a des barèmes qui sont adaptés en école de gendarmerie. Par contre au GIGN, il y a un seul barème et c'est le même pour les hommes et pour les femmes. Cela signifie que pour faire trois kilomètres en course il n'y a pas de différence au niveau du temps".

mC : Un avantage à être une femme en gendarmerie ?

Elsa : "Cela peut aider dans certaines situations comme les cas de violences faites aux femmes. Elles ne veulent pas forcément parler à des hommes.

Lors de rixes, on peut être amené à effectuer des palpations de sécurité sur des femmes et donc là c'est essentiel de respecter la procédure. Dans l'ensemble de ce que j'ai vu, les femmes en gendarmerie sont bien intégrées."

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