“Juste” rémunération des agriculteurs : une “impérieuse nécessité” selon Denormandie

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a apporté ce jeudi 24 juin 2021 son soutien à une proposition de loi de la majorité destinée à « protéger la rémunération des agriculteurs », un texte « d’une impérieuse nécessité » face à la « guerre des prix » entre industrie et distribution.

© Alexane Alfaro

Le nouveau texte prévoit de généraliser les contrats écrits entre l'agriculteur et l'entreprise qui va transformer ses produits, sur trois ans minimum, en tenant compte des coûts de production. Et de rendre "non négociable", entre l'industriel et le distributeur, la part du prix correspondant au coût des matières premières agricoles.

Il s'agit de mettre "au coeur de la négociation la matière agricole" selon le ministre.

"Même si la situation s'est améliorée, la guerre des prix perdure", et "elle est antinomique avec la poursuite de notre modèle agricole, fondé sur la qualité". Julien Denormandie 

"Or la qualité doit être rémunérée. Il nous faut agir vite pour que dès les prochaines négociations commerciales, elles puissent être différentes de ce que nous venons de vivre", a-t-il plaidé, souhaitant "passer de la défiance à la confiance, de la guerre des prix à la transparence des marges, au bénéfice des agriculteurs".

Cependant, il faut "avancer sans manichéisme", "réguler pour protéger, sans étouffer" afin de maintenir "une concurrence saine", a-t-il prôné.

Aux inquiétudes sur une possible hausse des prix alimentaires en répercussion, M. Denormandie a répondu qu'"il faut d'abord stopper la déflation" et "ne pas confondre politique sociale et politique agricole".

La proposition de loi est accueillie favorablement par les oppositions, qui la jugent cependant limitée. Julien Dive (LR) a pointé des "angles morts", notamment sur la structuration des filières et "le rôle du consommateur".

Le socialiste Dominique Potier a évoqué "la distorsion de concurrence brutale" entre "un cartel des acheteurs" des produits agricoles, "à travers une poignée de centrales d'achat", et "300-400.000 producteurs".

"Le revenu paysan a continué à se dégrader" et cette proposition de loi sonne comme un "aveu implicite de l'échec d'Egalim qui ne permet pas un rééquilibrage durable" des relations commerciales, a renchéri le chef de file des députés communistes André Chassaigne.

Plus de 400 amendements ont été déposés.

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