L’ex-émir lié aux frères Kouachi était en stage infirmier dans un hôpital parisien

Farid Benyettou, l’ancien « émir » de la filière jihadiste des Buttes-Chaumont, lié aux frères Kouachi, a effectué un stage infirmier à la Pitié Salpêtrière, où sont arrivés certains blessés de Charlie Hebdo, mais « n’a jamais été en contact avec les blessés », a appris dimanche l’AFP auprès de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris qui confirmait une information du Parisien.

"La situation de cet élève infirmier est régulière et elle est connue, depuis le début de sa scolarité, tant par la direction de l’école où il est scolarisé que des services de police", a précisé l’AP-HP. M. Benyettou a été retiré "du planning du service où il terminait son dernier stage", a-t-on ajouté.

"Les événements dramatiques de cette semaine nous ont conduit à prendre l’initiative, en liaison avec les autorités de police, de ne pas le maintenir dans le planning du service où il terminait son dernier stage, cette période n’étant pas indispensable à la validation de sa formation, pour laquelle il sera soumis à l’évaluation de droit commun comme les autres élèves infirmiers", a-t-on ajouté.

Selon l’AP-HP, "une condamnation portée sur le casier judiciaire interdit d’être recruté sur un emploi public, mais sans interdire de passer le diplôme, qui peut être valorisé dans d’autres lieux d’exercice que les établissements publics".

De son côté, Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, a précisé à l’AFP que Farid Benyettou "n’a jamais été dans un service où sont arrivés les blessés" de Charlie Hebdo mercredi. Il rappelle que "quelqu’un qui a purgé sa peine peut faire des études d’infirmier. Il n’y a pas de contre indication".

Par ailleurs, "pendant toute la durée de ses études, l’école d’infirmier était en contact avec les autorités policières sur sa situation", a-t-il dit précisant qu'"il faut pouvoir réinsérer les gens".

Dans son édition de dimanche, Le Parisien affirme que Farid Benyettou était au service des urgences de la Pitié Salpêtrière depuis décembre.

De son côté, Karim Mameri, secrétaire général du conseil national de l’ordre des infirmiers, a affirmé à l’AFP que «pour être infirmier, il faut être inscrit à l’ordre des infirmiers. Le conseil décide de l’inscription "en fonction de l’obtention du diplôme, de la moralité et de la probité du candidat", a-t-il précisé.

"Au vu du passé de Farid Benyettou», c’est «impossible qu’il puisse exercer ce métier en France un jour", a-t-il dit.

Cherif Kouachi, tué vendredi par les forces de police après l’attentat contre Charlie Hebdo, avait fait partie de "la filière des Buttes-Chaumont", qui sous l’autorité de Farid Benyettou, visait à envoyer des jihadistes en Irak dans les rangs de la branche irakienne d’Al-Qaïda.

(Source : AFP)

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